Dimanche 22 Décembre 2024
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05.06.2024
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Le débat fait fureur en Champagne depuis quelques mois entre les partisans du maintien de la coiffe qui ont obtenu son inscription dans le cahier des charges de l’appellation et ceux de son abandon, pour des motifs écologiques. Une étude commandée par le groupe Crealis auprès d’un laboratoire démontre qu’au-delà de leur aspect marketing, coiffe et capsule ont bel et bien un rôle de bouclier hygiénique
Les coiffes qui couvrent le col des bouteilles, on le sait, sont parfois difficiles à recycler, dans la mesure où elles sont en général constituées d’une agglomération de plastique et d’aluminium. Leur suppression a été rendue possible récemment par l’évolution de la règlementation européenne. Néanmoins, les Champenois ont décidé de réintroduire leur caractère obligatoire dans le cahier des charges de l’appellation en mettant en avant des raisons marketing, puisqu’elles font partie de l’habillage historique et très identitaire du produit, mais aussi des raisons hygiéniques.
Ce dernier argument peut désormais s’appuyer sur une étude scientifique. Le groupe Crealis, lui-même producteur de coiffes, vient de dévoiler les résultats d’une étude qu’il a commandée au CSI, pôle européen de référence pour la vérification et la certification de la conformité des matériaux et produits. L’expérience menée a consisté à observer le développement d’agents pathogènes tels que Escherichia coli, « responsable de la transmission de maladies intestinales et extra-intestinales par contact », Staphylococcus aureus « cause d’infections aigües facilement transmissibles par éternuement », et des moisissures. Des flacons démunis de capsules et de coiffes et des flacons qui au contraire en étaient pourvus ont été immergés dans un environnement contaminé par ces bactéries et champignons. Les scientifiques ont ensuite procédé à un prélèvement sur les bagues des bouteilles. « Les résultats sont clairs : aucune contamination bactériologique et de moisissure ne sont présentes sur la bague d’une bouteille avec une capsule ou une coiffe, tandis qu’une croissance intense a été enregistrée sur les bouteilles sans capsule ni coiffe, avec une présence de colonies répandue et abondante sur toute la surface échantillonnée. »
Il faut s’incliner devant la science et les partisans des coiffes marquent certainement des points grâce à cette étude. Mais il est possible aussi que les consommateurs soient capables d’accepter de prendre une quantité raisonnable de risques pour leur santé afin de préserver la planète. Est-ce que cet impératif de plus en plus porté par les règlementations et les représentants politiques d’aboutir à une sécurité parfaite dans tous les domaines ne devient pas nocive pour l’environnement et donc sur le plus long terme à notre sécurité elle-même ? À ce compte, on pourrait aussi remettre en question par exemple la vente de certaines denrées alimentaires en vrac proposée par de plus en plus d’enseignes soucieuses de réduire la production d’emballages…
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