Samedi 21 Décembre 2024
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03.10.2023
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Moët & Chandon fête cette année ses 280 ans et dévoile à cette occasion le premier opus d’une nouvelle collection baptisée "Collection Impériale", qui se devra d’incarner la quintessence du "savoir-vin" accumulé depuis la création de la marque par Claude Moët en 1743 et les valeurs de ce que l’on pourrait appeler, en référence au monde de la Haute couture, la Haute œnologie.
Pour ses 280 ans, Moët & Chandon présente une cuvée qui célèbre les deux grands piliers de la Champagne que sont l’art de l’assemblage et l’art de l’élevage. En effet, pour cette cuvée de Haute œnologie, le chef de caves Benoît Gouez, profitant de la bibliothèque de vins de réserve extraordinaire dont il dispose, a combiné les vertus de sept millésimes différents, chacun ayant une expression particulière. Il a aussi composé avec les qualités des trois grands types de vinification et d’élevage pratiqués en Champagne, inox, foudre, et, plus original, en flacon sur lie, puisqu’une partie des vins assemblés ont connu au préalable une seconde fermentation en bouteille avant d’être "remis en cercle". Cet assemblage singulier commence ainsi « par le frais Grand Vintage 2013, vinifié en cuves d'acier inoxydable, complété par le raffiné 2012, le puissant 2010, le tendu 2008, le corsé 2006, le vif 2000, élevés en foudres de chêne, et se termine par l'élégant 2004, longuement élevé sur lies en bouteilles après la seconde fermentation. »
Benoît Gouez nous a raconté la genèse de cette nouvelle collection qui se veut d’abord un hommage au temps long. Elle s’inspire d’une précédente cuvée baptisée « Esprit du siècle » composée voici 25 ans par Dominique Foulon pour célébrer l’entrée dans le nouveau millénaire. Déclinée en 323 magnums, l’idée était alors de rendre hommage au XXe siècle en assemblant un millésime par décennie de 1900 à 1995. Si 1995 était en cuve, tous les autres millésimes étaient des champagnes en bouteilles qui furent remués, dégorgés, puis remis en cercle pour être réassemblés, avant d’être tirés à nouveau pour une nouvelle prise de mousse et un nouveau vieillissement sur lie. En présentant "Esprit du siècle", l’équipe œnologique de la Maison s’était rendue compte que cette utilisation de la remise en cercle avait un impact assez significatif sur le vin fini auquel elle donnait un profil nouveau, notamment à travers cet équilibre paradoxal entre jeunesse et maturité. « Il était difficile de lui donner un âge parce qu’il avait à la fois des attributs de fraîcheur et de maturité » explique Benoît Gouez.
De cette manière, alors que jusqu’ici les cuvées de la Maison étaient composées seulement en trois dimensions à travers l’assemblage des cépages, des villages et des vendanges (pour les non vintages), Collection Impériale, en ajoutant l'assemblage des différents types d'élevage, se dote d'une quatrième dimension. « Quelque part, nous avons poussé au maximum la diversité que l’on peut générer dans nos vins. C’est pour cela que nous affirmons aujourd’hui que Collection Impériale est la plus haute expression de Moët & Chandon. A l’image de l’univers de la mode, on peut dire que Moët Impérial représente notre classique intemporel, les millésimes sont davantage des créations libres et sur mesure du chef de caves. Enfin, Collection Impériale constitue notre haute couture. Plus j’y pense, plus je me dis que la force de Moët & Chandon est là : s’appuyer sur la diversité. C’est cette diversité qui crée à la fois la complétude et la complexité à l’assemblage puis sur le champagne fini. On a poussé le curseur un cran plus loin en introduisant ces trois types d’élevage qui permettent de jouer sur le primaire, le secondaire, le tertiaire, et donc d’offrir une nouvelle complexité. Nous estimons légitime de parler de "haute œnologie" parce que nous avons mis dans Collection Impériale tout notre savoir vin. Tout ce que nous avons appris depuis 1743. Mais c’est notre plus haute expression à date, en s’imaginant que peut-être dans le futur nous allons encore inventer autre chose, avoir une autre idée pour aller encore plus loin ! »
Une chose est certaine, la description de cet ovni nous a mis l’eau à la bouche : « Son profil aromatique est d'abord réservé, sur des notes tertiaires, empyreumatiques et minérales, tel le bâton de réglisse, le moka et le pain grillé. A la respiration, des arômes secondaires sucrés de madeleine, de vanille et de noisette fraîche apparaissent, suivis de nuances fruitées de citron confit, de mirabelle et de figue sèche. En bouche, la complexité de Collection Impériale Création N°1 s’exprime entre maturité et fraîcheur : elle offre une expérience généreuse et sophistiquée. Sa douceur aromatique épouse son effervescence délicate. Le palais du champagne s'élargit progressivement et laisse place à un va-et-vient de vivacité et d'amertume. La finale est précise, sans sucre, et se prolonge sur des notes de fumé et de réglisse, laissant une impression de douceur. »
Soulignons enfin que Collection Impériale ouvre le décompte du tricentenaire qui sera célébré en 2043 puisque désormais une nouvelle création devrait être dévoilée tous les deux ans.
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