Samedi 15 Mars 2025
La dégustation de vins ©Helena Lopes
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Date
15.03.2025
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Beaucoup d’amateurs de vin regrettent de ne pas apprécier pleinement le vin qu’ils dégustent. Souvent, cela s'explique par une difficulté à percevoir toutes les nuances aromatiques et les saveurs, mais aussi par l’incapacité à mettre des mots sur leurs sensations. Pas de panique, il existe plusieurs moyens de progresser significativement.
Bien que nous ne soyons pas tous égaux face à ces aptitudes, les compétences nécessaires pour mieux apprécier le vin ne sont pas réservées à un cercle fermé de connaisseurs. Combien de personnes disent : « Ah, ce vin, je l’adore », sans se tromper sur sa qualité, mais sans pouvoir expliquer précisément pourquoi ? Mobiliser des références et verbaliser ses impressions peut être difficile au début, mais c’est un exercice qui se travaille. Apprécier pleinement un vin repose sur une exploration sensorielle où l’odorat et le goût jouent un rôle central. Voici quelques clés pour affiner vos perceptions et enrichir votre expérience de dégustation.
Le nez est essentiel pour analyser les arômes d’un vin. Pour l’aiguiser, il est important de s’entraîner quotidiennement, sans que cela pèse sur le portefeuille : sentez régulièrement des épices, des fruits, des fleurs et d’autres aliments. Mémorisez leurs odeurs pour mieux les reconnaître hors contexte, c’est-à-dire dans le vin, où leur expression est souvent subtile mais bien réelle. Vous pouvez également utiliser des jeux olfactifs (comme Le Nez du Vin) pour travailler votre mémoire olfactive. Lors de vos dégustations, ne négligez pas la rétro-olfaction : ce processus, qui passe par les voies nasales internes, amplifie et confirme les arômes, tout en permettant d’en découvrir de nouveaux.
Le goût repose sur la perception des saveurs fondamentales : sucré, salé, acide, amer et umami. Il est important de distinguer l’amertume de l’astringence :
Les textures des vins peuvent également varier : elles peuvent être astringentes (rugueuses et sèches), veloutées (tanins souples) ou granuleuses (tanins fins et crayeux). De plus, l’acidité et la minéralité influencent la texture, offrant des sensations tranchantes ou salines.
Si l’entraînement solitaire a ses limites, suivre des cours d’œnologie peut être une excellente idée. Les dégustations guidées et les échanges avec des connaisseurs permettent de progresser rapidement. N’oubliez pas de vous documenter sur les terroirs et les cépages, car ces éléments, influencés par le climat et le savoir-faire des vignerons, jouent un rôle crucial dans l’identité d’un vin.
La mémoire est primordiale dans l’apprentissage du vin. L’identité d’un vin repose sur ses arômes, ses saveurs et ses sensations. Les mémoriser vous permettra de mieux qualifier un vin et, avec le temps, de le reconnaître. Pour entretenir et enrichir votre mémoire sensorielle :
Évitez les odeurs parasites ou fortes (tabac, parfums) qui peuvent interférer avec la dégustation, et préservez votre palais en évitant les repas trop épicés ou brûlants avant de déguster. Hydratez-vous également avec de l’eau.
Utilisez des verres adaptés pour concentrer les arômes, choisissez un lieu calme et bien éclairé, et respectez les températures de service des vins.
Une fois que vous aurez acquis un peu d’expérience, essayez d’identifier des vins à l’aveugle. Cela renforcera votre sensibilité et votre mémoire. Cependant, rappelez-vous que la dégustation est avant tout un acte d’humilité. Si certaines bases sont incontournables pour émettre des avis, ceux-ci restent fortement influencés par les perceptions et préférences individuelles. Nous n’avons pas tous les mêmes seuils de perception ni les mêmes capacités à identifier les arômes.
Cette liberté d’interprétation rend la dégustation ludique et accessible, loin d’un académisme parfois contraignant… et c’est tant mieux !
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