Jeudi 28 Novembre 2024
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28.10.2022
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Le 6 novembre 2022 à Paris , aura lieu la finale tant attendue du Concours du Meilleur Sommelier de France. Pierre Vila Palleja, Xavier Thuizat et Mikael Grou se sont brillamment qualifié. Avec un parcours classique en hôtellerie-restauration, Mikaël Grou rappelle que son premier amour était dédié à la gastronomie. Le sommelier se souvient avoir des étoiles dans les yeux quand, jeune, il découvrait des mignardises et amuse-bouches travaillés dans les restaurants haut de gamme. Il décide de s’orienter dans un premier temps vers la cuisine. C’est à cette occasion qu’il rencontre Christian Stévanin, son professeur à Dinard. Il bénéficie de l’enseignement de cet homme passionné, très théâtral, qui est également en charge de la classe de sommellerie. Mikaël découvre alors l’autre face du métier, la salle, et décide de s’y consacrer. Après sept ans au Georges V où il gravit les échelons, Mikaël voyage, entre autres à Londres, en Australie et pose finalement ses valises en Suisse, où il officie en tant que chef sommelier du palace Beau-Rivage Genève et du restaurant Le Chat-Botté* depuis trois ans.
Vous avez déjà été sélectionné plusieurs fois pour la dernière ligne droite au concours du MSF. Avez-vous été surpris du niveau des sélections ?
C’est toujours une nouvelle expérience avec un niveau élevé attendu. Mais j’aime ce genre de challenge ! C’est la sixième fois que je me présente à ce concours, avec quelques millésimes réussis d’autres moins. L’ambiance ne m’est donc pas inconnue puisque j’ai fait 2010, 2012, 2014, 2016, 2020 et 2022. Après, je ne dirais pas que j’ai été surpris du niveau. Lorsqu’on choisit de se présenter à un tel concours, on ne peut pas s’attendre à une balade tranquille ! C’est exigeant et extrêmement enrichissant, tant au niveau des connaissances que de l’expérience vécue en tant que telle. Il y a une certaine maîtrise et donc connaissance de soi à avoir.
Sur quelles parties vous êtes-vous senti le plus à l’aise ?
J’aime l’anglais. Ça ne permet pas en tant que tel de gagner plus de points, mais dès qu’il s’agit de s’exprimer dans cette langue, ça devient beaucoup plus simple pour moi. J’ai la chance d’avoir vécu dans des pays anglophones et la pratique de l’anglais me rassure. J’aime bien l’approche du vin dans ce langage, c’est plus limpide pour moi. Après dire qu’on est plus à l’aise sur la dégustation ou sur les connaissances théoriques, c’est tellement vaste et les sujets toujours surprenants, que je ne m’exprimerai pas à ce sujet. La dégustation, il faut savoir que c’est l’école de l’humilité. Donc je m’entraîne. Plus on ouvre les possibles par rapport au vignoble mondial, plus l’exercice devient périlleux. Par exemple si on vous donne cinq vins à déguster à l’aveugle en vous indiquant qu’ils viennent de France, il y a un cadre. Par contre, si l’on vous propose la même chose avec pour seule consigne de les identifier, cela signifie que ces vins peuvent provenir de partout dans le monde, la chose est donc beaucoup plus complexe.
Quelle partie vous semble la plus pertinente à travailler ?
L’épreuve sur l’accord saké mimolette m’était inconnue mais je n’ai pas été surpris. Quand on se présente à ce type de concours, il faut s’attendre à tout et même ce à quoi on ne penserait pas. Une fois l’examen demandait une dégustation de thé avec service approprié… Je ne me souviens pas de toutes les épreuves par lesquelles je suis passé mais de l’inconnu, ça oui, il y en a beaucoup ! C’est vrai que quand je suis entré dans cette pièce avec les quatre verres à dégustation et la mimolette, je me suis dit qu’on pouvait s’attendre à tout. Il faut garder l’esprit ouvert. Et en même temps, ce qui est recherché c’est l’adaptabilité du candidat et son aptitude à s’exprimer de façon intelligible même s’il est surpris voire déstabilisé. » Avez-vous des projets après le Meilleur Sommelier de France ? « Je reste déjà concentré sur cet événement qui demande beaucoup de préparation. Pour la suite, j’ai toujours aimé faire des concours, donc peu importe le résultat du 6 novembre, oui, je relèverai d’autres défis. Cependant, avec le temps, il y a d’autres besoins qui émergent, comme celui de fonder une famille. Peut-être la prochaine étape, puisque professionnellement, je me sens parfaitement bien et à ma place. Et c’est qu’il fait bon vivre à Genève !
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