Jeudi 19 Décembre 2024
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12.05.2020
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La viticulture française va bénéficier d’aides pour faire face à la terrible crise qui la touche, notamment liée aux conséquences de l’épidémie de coronavirus mais aussi aux taxes américaines, a annoncé lundi le gouvernement.
« Le gouvernement va procéder à des exonérations de cotisations sociales pour les TPE et PME du secteur viticole les plus en difficulté et met en place un dispositif de distillation de crise de 140 millions d’euros », a annoncé lundi soir, sans plus de précisions, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, sur son compte Twitter.
Des mesures inférieures, au moins pour la distillation, à ce que réclamait la filière viticole française la semaine dernière. Les viticulteurs demandaient l’autorisation d’une distillation de crise « d’au moins trois millions d’hectolitres de vin en excédent » pour un budget de « 260 millions d’euros incluant les distillateurs », après la chute de consommation due aux fermetures des cafés et restaurants et à la baisse des exportations vers les États-Unis due à l’imposition en octobre de taxes par l’administration Trump.
Cette distillation doit notamment servir à fabriquer du gel hydroalcoolique. « Aujourd’hui, c’est deux millions d’hectolitres qui sont annoncés par les ministres. Nous disons qu’il faut trois millions d’hectolitres pour soutenir les marchés et faire en sorte qu’on puisse redémarrer une campagne dans des situations moins difficiles », a déclaré Bernard Farges, président du Conseil interprofessionel du vin de Bordeaux (CIVB), joint au téléphone par l’AFP.
« Sur les exonérations de charges, ça reste encore flou, il faut travailler plus, examiner les besoins », a-t-il ajouté, évoquant « des difficultés qui s’accumulent chaque mois » pour les entreprises. D’une manière générale, M. Farges a évoqué des « réponses claires mais insuffisantes pour l’instant », appelant le gouvernement à faire « plusieurs pas supplémentaires ». « Les ministres ont insisté sur le fait que le plan proposé est une première étape et qu’il y aura une clause de revoyure organisée dans les prochaines semaines pour renforcer le plan si nécessaire, notamment via une aide supplémentaire aux distilleries », a précisé le ministère de l’Agriculture, dans un communiqué.
Enfin, Bruno Le Maire a évoqué l’intention de la France de renouveler sa demande à l’Europe d’un « fonds de compensation » pour soutenir la filière viticole, face aux droits de douane de 25% mis en place en octobre dernier par les Etats-Unis sur les vins français, espagnols et allemands de moins de 14 degrés, en représailles dans le conflit aéronautique transatlantique.
La France est le deuxième producteur mondial de vin derrière l’Italie en volume, mais le premier exportateur en valeur, avec 12,2 milliards d’euros de vins et d’eau de vie vendus à l’étranger en 2018, représentant plus de 2 milliards de bouteilles dans plus de 200 pays. Ce secteur génère quelque 500.000 emplois directs et indirects en France.
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