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Crédit Agricole Aquitaine, quel soutien pour le développement durable ?

Eric Garreau, directeur du pôle viticulture du Crédit agricole Aquitaine

Auteur

Yves
Tesson

Date

24.06.2024

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Les banques sont aujourd’hui au premier rang de l’action menée par la filière viticole contre le réchauffement climatique. Eric Garreau, directeur du pôle viticulture du Crédit agricole Aquitaine, nous éclaire sur la stratégie déployée par son groupe en la matière et nous montre comment le respect de l’environnement devient aujourd’hui un critère tout aussi indispensable que la viabilité économique pour obtenir le financement d’un projet.

Comment le Crédit agricole intègre-t-il la question du développement durable dans l’accompagnement de ses clients vignerons ?
En fonction des problématiques actuelles relevées par la Cop 21 et des rapports du GIEC, le Crédit Agricole a réadapté son projet groupe avec des objectifs et des engagements très forts. Le principal, c'est la neutralité carbone en 2050 pour son propre compte et pour l'ensemble des financements attribués à ses clients, quitte à les conseiller et les accompagner dans cette transition. Désormais, toutes nos analyses de financement intègrent ces critères de performance extra-financière. Dans cette stratégie, l’agriculture et la viticulture en particulier ont bien-sûr une place importante, parce qu’elles vivent de la nature et donc sont les premières à être impactées par le changement climatique qui dérègle leur production. Mais aussi parce qu’elles disposent de leviers importants pour permettre la réduction des émissions de carbone, que ce soit dans le développement de moyens pour capter le CO2 ou de ceux qui permettent de produire et de consommer des énergies propres. Nous souhaitons aussi contribuer à l'engagement de l'Etat de renforcer la souveraineté alimentaire dans un cadre compétitif, en facilitant notamment l'installation des nouvelles générations. Nous avons formé tous nos conseillers à l’offre agroécologique, tous ont notamment été initiés à la fresque du climat. Nous veillons aussi à soutenir l’ensemble des innovations qui vont dans ce sens. C’est notamment le rôle de nos incubateurs de start-ups que sont les villages by Crédit agricole, dont le réseau s’étend sur toute la France, mais aussi en Italie et au Luxembourg…

Sur la question de la production des énergies renouvelables, vous avez un programme très précis…
En effet, nous avons ouvert une direction énergie et logistique, qui fait de nous désormais un acteur et un producteur d’énergies renouvelables, d’abord directement sur notre propre foncier, mais aussi à travers l’accélération du financement de ces nouvelles énergies sur l’ensemble du territoire. Or, avec 80 % de parts de marché sur l’agriculture et la viticulture, nous sommes très bien positionnés, car qui mieux que les agriculteurs et les viticulteurs sont à même d’installer ces dispositifs ? L’idée c’est notamment de positionner ces panneaux photovoltaïques sur toutes les toitures de nos agriculteurs. Ils possèdent des bâtiments d’exploitation qui génèrent parfois des coûts élevés et qui pourraient porter ces projets et devenir au contraire une source de rentabilité. Grâce à cela, nous allons transformer cette charge financière en source de revenus, tout en participant à la réduction des émissions carbone. Nous leur proposons soit de leur fournir des prêts pour ce type de projets, soit d’assurer nous-mêmes cette production sur leurs bâtiments en leur louant l’exploitation de leurs toitures. Cela peut se faire aussi moyennant le versement d’une soulte pour satisfaire des besoins de trésorerie et la réalisation d’autres projets sur leur exploitation. Nous mettons par ailleurs en place des équipes d’experts qui vont réaliser pour le compte de nos clients des diagnostics d’implantation, de dimensionnement de ces centrales solaires, étudier les coûts d’installation, d’exploitation… Nos conseillers vont enfin orienter nos clients vers tous nos partenaires qui seraient à même de pouvoir leur proposer des réflexions et des services, pour les aider à réaliser leurs projets.

Pour vous donner quelques chiffres : depuis 18 mois, ce sont 72 projets photovoltaïques de 100kwc et plus qui ont été accompagnés avec des financements d’un montant moyen de 300.000 euros. Ce sont aussi 20 projets signés en accompagnement en tiers investisseur (location de toiture). Si on cumule l’ensemble, l’énergie produite devrait permettre de couvrir l’équivalent de la consommation de plus de 1600 foyers.

Sur tout ce qui est certification haute valeur environnementale, bio et autres, quelle est votre stratégie ?
Là-encore, nos conseillers ont reçu des formations et tous nos clients doivent remplir un questionnaire qui nous permet d’évaluer leur niveau. En fonction des notes et des besoins qui en ressortent, nous les orientons, en les mettant en contact avec des prestataires que nous avons référencés. Ce sont eux qui vont leur permettre de se mettre à niveau et d'identifier les investissements nécessaires. Ceux qui font des efforts dans ce domaine bénéficient de conditions financières avantageuses, nous leur bonifions leur taux d’un quart de point. A contrario, des exploitations qui n’intègrent pas ces dimensions dans leurs projets, ne recevront pas notre soutien, parce qu’elles ne s’inscrivent pas dans une stratégie d’avenir.