Lundi 23 Décembre 2024
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24.03.2020
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Le dessinateur Albert Uderzo vient de tirer sa révérence à l’âge de 92 ans. Parmi ses nombreuses créations, impossible de ne pas citer la série de bande-dessinée Astérix qu’il signa avec le scénariste René Goscinny.
Plutôt que le nombre d’exemplaires vendus, on retiendra davantage à la manière du Petit Prince des images et des messages. En toile de fond, c’est la résistance d’un village gaulois contre les envahisseurs romains qui, sujets à de terribles uppercuts, sont propulsés vers le ciel en laissant leurs sandales au sol. D’aucuns préfèrent le gringalet mais teigneux Astérix, le bonhomme Obélix, avec son menhir dans le dos, le chien Idéfix, qui ne supporte pas qu’on fasse du mal aux arbres, d’autres le barde ligoté au chêne du village ou le vieux druide, Panoramix, qui concocte sa potion magique pour résister à l’armée de Jules César.
Il n’y a pas une goutte de vin dans la recette de la potion mais on en trouve au fil des planches comme dans le fameux Cadeau de César où le légionnaire Roméomontaigus presse le tavernier Orthopédix : « Du vin ! J’veux encore du vin par Mercure ! » Le vin est le plus souvent synonyme d’ivresse chez les Romains. En matière d’ivresse, on retiendra celle d’Obélix dans « Astérix chez les Helvètes » qui, pour accélérer la fête des Helvètes, engloutit la marmite de fondue et le tonneau de vin blanc. Il tombe raide et se fait trainer sur quelques pages… Uderzo aurait aussi dénommé un marchand de vin d’Aquitaine Saingésix (La Serpe d’Or) pour saluer un ami à lui, le négociant Saintgès. Les astérixophiles sont à l’affût de tout… Et quand un journaliste du Figaro demanda un jour au dessinateur quel vin serait Astérix, Uderzo répondit : « Astérix ne peut pas être un vin car Astérix se consomme lui sans modération et à tout âge !!! Il n’y a aucune contre-indication ! Astérix est de bon goût, totalement inoffensif pour le cœur au contraire ! Le rire est thérapeutique ! Il ne vieillit pas et se consomme toujours aussi fraîchement ! Non vraiment je ne vois pas ! »
Alberto Uderzo fait partie de la vague d’immigrés italiens de l’entre-deux-guerres. Daltonien, il serait né avec six doigts à chaque main pour subir très vite une opération… Il rencontre Goscinny dans les années 1950 et le premier album d’Astérix est publié en 1959. Ensemble ils créeront également le personnage Oumpah-Pah. Uderzo fait aussi partie de l’équipe qui lança le magazine Pilote. Il prend sa retraite dans les années 2010 et passe la main pour la création de nouveaux albums d’Astérix, déclarant que cette série cessera à sa mort. Ce 24 mars, Uderzo est emporté suite à une crise cardiaque. Idéfix renifle. Ciao Rital.
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