Mercredi 5 Février 2025
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03.11.2015
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« Terre de Vins » et le syndicat des vins de Pomerol organisaient hier à Paris, pour la première fois, une dégustation conjointe réunissant 18 propriétés et auxquelles plus de 500 personnes ont participé.
Comme le rappelait Rodolphe Wartel, directeur de la publication de « Terre de Vins » en introduction, « les grandes dégustations de Pomerol organisées par son syndicat dans la capitale sont rares, la dernière ayant eu lieu il y a près de 5 ans ». Une réalité qui n’a pas échappé aux quelques 540 amateurs qui se sont pressés dans un lieu unique, le Faust, discothèque installée sous le mythique pont Alexandre III et reconvertie pour l’occasion en salle de dégustation. Un choix atypique mais en accord avec « une appellation jeune et tendance » comme l’a souligné Jean-Marie Garde, président du syndicat des vins de Pomerol. Et d’ajouter que « les 18 propriétés présentes, soit près de 15% de l’appellation, représent[aient] parfaitement la diversité du terroir de Pomerol. Du Clos René au Bon Pasteur à chaque extrémité de l’appellation, ce sont tous les types de sols qui [avaient] droit de cité, du plus argileux au plus sablonneux. Avec toutefois ce point commun entre tous les châteaux de Pomerol, restés à taille humaine et familiale, de produire des vins à la typicité marquée grâce au merlot qui s’exprime ici comme nulle part ailleurs ». Une magie perçue par les visiteurs présents, comme Thierry, « impressionné de découvrir notamment l’histoire séculaire de ces familles, propriétaires depuis plusieurs générations, 8 au château Bourgneuf et même 23 générations au château de Sales soit 550 ans ! ». Des informations historiques mais aussi techniques glanées au fil des stands grâce aux nombreuses questions auxquelles les propriétaires ont répondu avec beaucoup de passion.
Une large palette de millésimes pour mieux comprendre Pomerol
L’unique mot d’ordre qui avait été donné aux propriétés participantes était de présenter deux millésimes. La plupart d’entre elles, comme le Clos Saint-André, micro-propriété inférieure à un hectare, avaient choisi au moins un millésime récent comme 2012. « Un millésime sans excès climatique qui a permis de produire des vins très fruités, à la belle trame tannique », comme l’a indiqué son propriétaire, Jean-Claude Desmarty. Certains avaient pour leur part pris le pari de faire déguster le 2013, millésime souvent décrié, à l’image de Benoît Prévôt du Bon Pasteur, fier de « montrer ce [qu’ils étaient] capables de faire sur un millésime compliqué où un tri drastique s’est accompagné de la création d’un second vin bientôt disponible, l’étoile de Bon Pasteur ».
Au global, de 2008 à 2013, ce sont 6 millésimes qui ont pu être découverts hier. « Une approche pédagogique très intéressante » pour Philadelphe du club d’œnologie In Vino Veritas de Sciences-Po, venu notamment nouer des contacts pour de prochains événements de son club. Un jeune visiteur, à l’image de nombre de dégustateurs présents comme Céline, 35 ans, dont le « coup de cœur est allé au Château Mazeyres 2008 pour son ampleur et son allonge » tandis que son amie Yasmine, 26 ans, s’était quant à elle « laissée séduire par Château Le Gay 2011, tout en délicatesse et finalement facile à boire ». Un public séduit par les prix de ces grandes bouteilles finalement pas si élevés, souvent inférieurs à 50€, contrairement aux idées reçues. Cette dégustation a permis un grand brassage, entre personnalités (Jean-François Dérec, hospitalier d’honneur de Pomerol, a « particulièrement aimé Tailhas et La Croix Taillefer ») et anonymes, novices et amateurs éclairés. Une soirée riche en émotions viniques que Guillaume, l’un des participants, concluait ainsi à la sortie : « à quand la prochaine édition ? ».
Photos Lucas Grisinelli.
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