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Domaines Rodrigues Lalande : l’esprit de conquête

Auteur

Michel
Sarrazin

Date

20.05.2024

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José Rodrigues est un travailleur infatigable avec toujours une idée d’avance : il est ce qu’on appelle un entrepreneur visionnaire. Avec sa femme Brigitte et sa fille Léa, les voici aujourd’hui à la tête de 4 châteaux, 2 en Graves et 2 en Pessac Léognan. 

Cet ingénieur chimiste avait déjà réussi sa carrière en devenant directeur général France pour une société de bouchonnage. Ce pied dans le monde viticole et sa passion pour le vin le pousse à passer son Diplôme national d'œnologue en 1994 et à acheter une magnifique chartreuse du 18ème mais en bien mauvais état avec un fort potentiel : le château de Castres, dans les Graves. « Un château unique, avec une serre construite par Gustave Eiffel, et 4 ha seulement au moment de l’achat » se souvient-il. Aujourd’hui, les 30 ha de la propriété ont un parcellaire refait et la stratégie de José a bien fonctionné : construire une identité, parfois à contre-courant de ce que d’autres faisaient, avec des innovations techniques qui supposent des investissements. «  Je souhaitais mettre en place quelque chose de solide et d’organisé, et surtout partir sur du qualitatif ». Une voie qui va payer : Castres est une référence dans l’appellation des Graves. Des vins toujours bien bâtis, sur du fruit, de la fraicheur et un potentiel de garde. Bien qu’attaché « aux codes du bordelais » José jette son dévolu sur Roche-Lalande, en Pessac-Léognan, à Martillac : un vignoble … sans château. Tant pis, l’image portera par un chai dont la façade est en galets typiques du terroir historique des Graves (l’appellation Pessac Léognan, créée en 1987, est issue de ce terroir). « On a misé sur le chai qui a eu un prix d’architecte et qui est devenu emblématique de la propriété. J’ai maintenant un pied en Pessac-Léognan ».

« On manquait de Graves », alors
... José revient dans les Graves et achète, en 2012, le château de Beau-Site, à Portets avec 7 ha de vigne au moment de l’achat : maintenant 20 ha. « J’ai voulu me servir du nom pour l’export ». Et signe du destin, José conclut « en 2015, un gros marché avec la Japan Airlines pour la 1ère  classe : 45 000 cols de 2013 ». Fin du parcours ? Assurément non. « Il nous manquait un vaisseau amiral »… 

La pépite
En 2013, une perle rare est dénichée. Contre le ruisseau l’Eau Blanche, enjambé par une passerelle qui mène au centre de Léognan situé à 250 m, voici le château Pont Saint-Martin. « 4,5 ha au moment de l’achat. Puis on a acheté 10 ha, sur un point haut des Pessac Léognan, à Martillac ». Cette croupe de graves idéalement placée et le château sont la fierté de José : « on a notre porte étendard ! ». Beaucoup de travaux là aussi, et un œnotourisme puissant, haut de gamme avec 5 chambres d’hôtes. Et l’avenir maintenant ? L’avenir semble être incarné par Léa, la fille de José. Très impliquée et consultée, les idées claires, elle prend sa place au sein de la structure et la fierté se lit sur le visage du papa dont les propos traduisent souvent la confiance accordée. Quant au profil des vins, José est à l’écoute du marché. « La tendance est de réduire un peu l’extraction », pour rendre le fruit plus rapidement accessible et gagner un peu en buvabilité, mais « sans perdre pour autant l’identité des vins » qui est liée au potentiel de garde. Un compromis à trouver qui n’échappe pas à la sagacité du tandem. 

Terre de Vins a aimé :
Château de Castres 2018 (Graves) - 18.50€
Le vin séduit tant par son nez très aromatique que par sa bouche fraiche au tanins fondus. Touche de torréfaction, tabac blond, poivre, eucalyptus, gelée de groseille, fraise écrasée, cèdre. Tanins fins et serrés habités par un fruit rouge plutôt sur la groseille qui soutient bien la fraicheur. 

Château Pont Saint-Martin 2018 (Pessac Léognan) - 27€
Note de tabac blond, caramel au nez. Le vin se montre complet, solide dans sa structure, avec un boisé qui achève son intégration et commence à laisser la place à l’élégance et la rondeur. De la fraicheur équilibrante, bouche élégante qui demande encore un peu de temps pour intégrer son bois. 

Des vins capables d’une très belle évolution.


Retrouvez le château Pont Saint-Martin dans l'escapade consacrée à Pessac Léognan dans le magazine en kiosque le 6 juin.