Jeudi 26 Décembre 2024
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25.03.2015
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Tous les professionnels de la filière viti-vinicole ont-ils suivi une formation spécifique dans le vin? Pas nécessairement. Si la voie scolaire est une porte d’entrée privilégiée dans le secteur, elle n’est pas la seule. Nombreux sont ceux qui, passionnés par ce milieu, après une formation généraliste, choisissent, par leurs expériences pratiques, d’épouser une carrière dans le vin. D’autres, issus d’une formation viti-vinicole, passent d’un secteur à un autre dans ce monde aux multiples passerelles. Mais, au-delà des cursus et carrières variés, ces professionnels sont tous guidés par une même passion : celle de la vigne, du vin et des hommes et femmes qui les façonnent. La preuve par trois.
De l’agriculture à la viticulture
Nom : Bernard Jacob
Age : 49 ans
Formation : École Supérieure d’Agriculture d’Angers, promotion 1987
Poste actuel : Directeur général de la maison Ackerman (Loire)
De l’agriculture à la viticulture, il n’y a qu’un pas. Celui que Bernard Jacob, directeur général de la maison d’Ackerman, a franchi il y a maintenant quinze ans. Fils de parents éleveurs de vaches laitières, il est sensibilisé au milieu agricole dès son enfance. Diplômé de l’École Supérieure d’Agriculture d’Angers en 1987, il exerce pendant dix ans dans la génétique animale. Mais, « désireux d’évoluer et amoureux des métiers de bouche », il se tourne vers le vin. En 2000, il prend la direction de la cave des vignerons de Saumur, puis devient en 2003 directeur général de la maison de vins de Loire Ackerman, connue notamment pour ses vins à fines bulles. Une fonction pluridisciplinaire où ses connaissances techniques du monde agricole et celles du monde du vin « acquises sur le tas » sont l’essence de sa fonction de management. Il gère à la fois les ressources humaines de l’entreprise, le commerce international et marketing, mais endosse également une mission de représentation des vignerons actionnaires d’Ackerman. Et maintenant qu’il a goûté au « monde captivant » du vin, Bernard Jacob ne compte plus le quitter.
Vin, gestion et direction
Nom : Olivier Merrien
Age : 49 ans
Formation : ingénieur-agronome diplômé de SupAgro Montpellier, spécialité viticulture-oenologie promotion 1989
Poste actuel : Directeur général du groupe Institut Coopératif du Vin (ICV), union de coopératives proposant ses services aux acteurs de la filière viti-vinicole
Olivier Merrien a toujours eu une appétence pour le management. Déjà, lors de ses études d’ingénieur-agronome, il opte pour le module « gestion d’entreprise ». Après une expérience en tant qu’attaché agricole à l’ambassade française au Caire, qu’il met à profit pour affiner ses connaissances en matière de business et de commerce, et perfectionner son anglais, il revient en France. En 1992, il prend la direction du centre œnologique de Narbonne de l’ICV, où il assume l’animation des équipes et d’importantes responsabilités commerciales. Six ans plus tard, il devient directeur général du groupe ICV, qui regroupe 140 collaborateurs sur 9 centres dans le sud de la France. En charge de la gestion générale de l’entreprise, il prend sans cesse en compte ses besoins en y adaptant les orientations stratégiques. Gestion, communication, représentation… la direction est par essence un poste polyvalent nécessitant « rigueur, engagement mais aussi ouverture d’esprit et connaissances techniques .» Loin de se reposer sur ses acquis, Olivier Merrien actualise perpétuellement ses connaissances grâce à des formations en management dispensées aux directeurs des ICV.
De la vigne au verre
Nom : Tanguy Martin
Age : 26 ans
Formation : Bac en Sciences et Technologies Agronomie et Environnement, option vigne et vin (Beaune) promotion 2007 et BTS viticulture-oenologie (Agropolis Montpellier) promotion 2010
Poste actuel : chef sommelier à l’hôtel Terravina (Royaume-Uni)
Un autodidacte de la sommellerie, voilà ce qu’est Tanguy Martin. Lors de ses études, le jeune homme s’oriente vers la production. Bac en poche, il obtient un BTS viticulture-oenologie à Montpellier en 2010. Désireux de poursuivre son cursus en licence professionnelle commerce en alternance, il ne parvient pas à trouver un stage pour valider cette formation, notamment au motif qu’il ne parle pas anglais. Ce qui suffit à le décider à partir dans un pays anglophone. Après avoir envisagé la vinification en Nouvelle-Zélande ou en Australie, il opte finalement pour le Royaume-Uni. Et intègre en 2011 l’hôtel Terravina (Southampton), propriété de Gérard Basset (meilleur sommelier du monde 2010). Pendant quelques mois, il apprend l’anglais et s’initie au service en salle, un domaine où il est totalement novice. Puis aborde la sommellerie par la pratique au sein du restaurant. Il complète son apprentissage en formation continue grâce au « Court of Master Sommeliers ». Armé de ses connaissances techniques, il fait ses gammes en travaillant avec acharnement chez lui, après le service. « J’ai pris de la bouteille ! », confie-t-il avec humour. D’assistant-sommelier en 2011, il devient en mai 2013 chef sommelier. Lui qui, avant son expérience britannique, n’avait « jamais réellement pensé à la sommellerie », apprécie aujourd’hui de « faire le lien entre producteurs et clients, d’éduquer au vin et surtout de satisfaire le client. » Et il semblerait que Tanguy Martin ne se soit pas trompé de voie. Le jeune homme a été primé au concours du jeune sommelier de l’année organisé par la Chaîne des Rôtisseurs en 2014.
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