Samedi 23 Novembre 2024
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24.02.2024
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Le Salon international de l'agriculture a ouvert ses portes en retard ce matin suite aux heurts qui ont éclaté sur place. Le président est arrivé sous les sifflets, avant de prendre la parole pour appeler "au calme" et finalement débattre avec des agriculteurs.
La crise couvait depuis l'automne et a explosé à partir du 18 janvier, menant à deux semaines de blocages d'autoroutes, finalement levés le 1er février. Pesticides, normes, simplifications administratives, aides aux éleveurs ou aux viticulteurs, renforcement des contrôles contre la fraude sur l'origine française des produits... Le Premier ministre Gabriel Attal a fait plusieurs salves d'annonces, sans parvenir à totalement calmer la colère. "Il y a eu immédiatement au début de cette crise une réaction du gouvernement, il y a 62 mesures qui ont été recensées (...) De grâce, ne disons pas tout est son contraire, ce n'est pas vrai que rien a été fait et qu'on a attendu ce matin.(...)" annonce le président.
Il faut que pour les produits qui rentrent et qui ne respectent pas nos normes, ce soit rééquilibré avec une taxe variable", réclame un représentant des Jeunes agriculteurs face à Emmanuel Macron. Chacun des agriculteurs présents actuellement autour du Président fait part de son expérience et des problèmes qu'il rencontre au quotidien, notamment côté administratif et sur le manque à gagner.
Des réponses
Emmanuel Macron commence par des annonces pour simplifier les démarches administratives nombreuses des exploitants. "Ce que je veux pour le monde agricole, c'est qu'il y ait un accompagnement et un droit à l'erreur", a détaillé le chef de l'Etat.
Sur l’interdiction des pesticides, déplorée par une partie des agriculteurs, Emmanuel Macron a regretté que l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail aille « plus vite que la législation européenne en interdisant des molécules ». « On va resynchroniser avec le niveau européen pour avoir une règle unique », a-t-il assuré.
Moi, j'ai trois objectifs. Le premier, nourrir et donc il faut assumer de produire, je veux lutter contre la décapitalisation et l'assumer au niveau européen. On doit participer à nourrir la planète, on a huit milliards d'habitants. Le deuxième objectif est de protéger nos agriculteurs et nos consommateurs. Le troisième objectif est de renouveler. On a 200 000 jeunes qui doivent arriver dans les 5-10 ans. Pour faire ça, on va mettre dans la loi que l'agriculture est un élément essentiel de la Nation", insiste le chef de l'État.
Emmanuel Macron conclut après plus de deux heures de débat avec les syndicats agricoles. "Dans trois semaines, je réunirai tous les syndicats et toutes les organisations pour faire le point sur ce qui a été fait ou pas et pour bâtir le plan de protection pour l'agriculture. Dès lundi, tout le monde au boulot, au charbon", souligne-t-il. "Les engagements, ils sont là, la méthode elle est là. Il y a peut-être des gens qui ont des réponses simples mais ils ne sont pas aux affaires, ils promettent des années blanches... Simplement c'est des projets d'appauvrissement" estime-t-il.
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