Dimanche 24 Novembre 2024
Ci-dessus : Jacques-Antoine TOUBLANC (à gauche) – Responsable d’exploitation et Richard DESOUCHE (à droite) – Chef de culture [photos Clos Rougeard]
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Date
11.01.2022
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L'emblématique domaine ligérien s'est drapé dans une certaine discrétion depuis son rachat par la famille Bouygues en 2017. Une importante séquence de travaux de rénovation s'est pourtant engagée, et doit prendre fin début 2023. Les vins, eux, promettent de rester fidèles à l'ADN de la propriété.
"Lorsqu'on reprend un domaine comme Clos Rougeard, il faut faire preuve d'humilité, de respect du passé et du travail accompli par une famille exceptionnelle. Il faut aussi garder tout le temps à l'esprit la recherche de l'excellence, avec enthousiasme et détermination". Ce préambule d'Hervé Berland pose le cadre, et pas le Cadre Noir de Saumur. L'homme qui préside - entre autres - à la destinée du grand cru classé Château Montrose à Saint-Estèphe a naturellement repris les rênes du Clos Rougeard lorsque celui-ci a été racheté par la famille Bouygues, en 2017. Deux ans auparavant, le décès de Charly Foucault avait marqué du sceau du deuil cette emblématique propriété de Saumur-Champigny qui est restée dans la même famille pendant huit générations. Nady Foucault, frère de Charly, a accompagné la transition du domaine, le temps que la famille Bouygues et Hervé Berland mettent une nouvelle équipe en place. Ce sont désormais Jacques-Antoine Toublanc (responsable d'exploitation, déjà recruté comme œnologue-conseil après le décès de Charly) et Richard Desouche (chef de culture) qui assurent la conduite de ce vignoble mythique de 11 hectares dont l'histoire remonte au moins à 1664.
Hervé Berland l'assure, "la transition s'est déroulée en douceur et avec toute la considération que l'on doit à un domaine aussi renommé. Nous avons tenu à assurer une continuité en désignant des hommes d'expérience, ayant une grande connaissance du Saumurois, à la tête du domaine. Notre désir est de rester fidèle à l'identité unique des vins de Clos de Rougeard, et à cette expression magique du cabernet franc que l'on ne trouve nulle part ailleurs". C'est donc dans une totale discrétion que la nouvelle équipe a vendangé et vinifié les quatre derniers millésimes, qui pour l'instant n'ont pu être dégustés que par les professionnels.
Des travaux et de la patience
Conformément à la tradition, les vins de la propriété sont mis sur le marché après quelques années en bouteille : c'est donc actuellement le 2016 qui est disponible à la vente, et le premier millésime de "l'ère Bouygues", 2017, sera commercialisé fin 2022. "La continuité du style est un impératif", souligne Hervé Berland, qui reconnaît que "certains observateurs ont pu exprimer des doutes sur le devenir du Clos Rougeard suite au rachat, mais tous les professionnels qui sont venus déguster les derniers millésimes se sont montrés très enthousiastes, et la demande française comme internationale n'a cessé d'exploser". L'impressionnant succès de ces vins aux enchères atteste de leur inoxydable réputation auprès des amateurs.
La continuité n'exclut toutefois le changement, et le souhait "de continuer à toujours faire mieux, comme nous nous efforçons de faire à Montrose", précise Hervé Berland. C'est ainsi qu'ont été engagés depuis 2020, à Clos Rougard, deux séquences de travaux, d'abord pour transformer un ancien bâtiment en nouveau hangar destiné au matériel viticole, puis surtout, pour rénover l'ensemble du cuvier. "Faire du neuf avec de l'ancien, cela prend toujours du temps et cela demande de la patience, surtout lorsqu'on est au cœur du village de Chacé et que l'on veut respecter l'existant", poursuit Hervé Berland. "Il fallait remettre à jour la cuverie, notamment pour aller vers de plus petits contenants pour gagner en précision sur le parcellaire. Mais nous gardons la structure existante, qui fonctionne par gravité sur quatre niveaux, et bien sûr nous préservons les magnifiques caves de vieillissement souterraines creusées dans le tuffeau". L'ensemble des travaux devrait être terminé d'ici le début de l'année 2023. Promis, on en reparlera.
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