Accueil En Bourgogne, premiers dégâts de grêle et alerte maintenue

En Bourgogne, premiers dégâts de grêle et alerte maintenue

Auteur

Clément
L'Hôte

Date

23.06.2022

Partager

Les orages ont frappé dans le Mâconnais et en Côte de Nuits, autour de Gevrey-Chambertin. Les vignerons craignent des dégâts jusqu’à dimanche soir.

Alors qu’un millésime 2022 idéal se profilait, la Bourgogne a connu son premier accroc mardi 21 et mercredi 22 juin. Des orages de grêle ont frappé de nombreuses parcelles, du Mâconnais à Gevrey-Chambertin, provoquant des dégâts localisés.

Les AOC Mâcon, Mâcon-villages, Saint-Véran, Pouilly-Fuissé et Viré-Clessé concernées

Dans le Mâconnais, les grêlons ont particulièrement frappé le nord-ouest.  «La zone de Chapaize et de Bray est dévastée, avec des dégâts allant de 80 à 100 % », déplore Jérôme Chevalier, président de l’Union des producteurs de vins Mâcon (UPVM). « C’est un secteur avec peu de vigne, mais ceux qui y sont n’ont plus rien».

Dans le reste du Mâconnais, les dégâts seraient plus irréguliers. « Mardi, la grêle est tombée dans un couloir sud-nord, de Chasselas aux Viré-Clessé, en passant par Davayé, Prissé, ou encore la Roche Vineuse. Puis dans le secteur de Lugny, Blanot, et Chardonnay mercredi », détaille Jérôme Chevalier. Les dégâts sont pour l’instant très difficiles à estimer, « de 0 à 30 % en fonction des parcelles, même s’il faut rester prudents sur les chiffres », tempère le viticulteur, qui rappelle que « l’alerte n’est pas encore levée ».

Dans le secteur des Pouilly-Fuissé, la présidente de l’appellation Aurélie Cheveau annonce des dégâts « limités, et très localisés ».  Des parcelles seraient touchées à 20, voire 30 %, « essentiellement dans le village de Vergisson. » La viticultrice rappelle que le secteur « n’est pas dans la configuration de l’année dernière, ou la grêle venait amputer des vignes déjà dévastées par le gel. »

Déluge à Gevrey

À 120km plus au nord, les pinots noirs de la Côte de Nuits sont aussi concernés. Dans le secteur de Fixin et de Couchey, « des vignes ont été grêlées de 5 à 40 % d’après les premières estimations, sur une moitié du secteur », regrette Alexandre Molin, président de l’appellation Fixin.

À deux pas de là, Gevrey-Chambertin a subi «deux épisodes de grêle, qui ont provoqué aux alentours de 15 % de dégâts, essentiellement dans les premiers crus au nord du village, des Lavaux aux Champeaux », indique Caroline Drouhin, présidente du syndicat viticole de Gevrey, qui tient à préciser, «qu’il est trop tôt pour effectuer un bilan, car on est au cœur de la tourmente : l’alerte grêle court jusqu’au dimanche 26 chez nous ».

Au-delà de la grêle, ce sont surtout les quantités de pluies qui ont marqué les esprits à Gevrey-Chambertin. L’orage de mercredi « a apporté 150 à 200mm de précipitations», estime Caroline Drouhin. Des quantités hors-normes, qui ont provoqué « des ravinements et l’effondrement de murets dans les vignes ». Dans le village aux neuf grands crus, la situation est délicate pour les particuliers comme pour les vignerons, « qui doivent maintenant protéger le vignoble des maladies sans pouvoir y rentrer en tracteur ».

Nuits Saint-Georges a aussi payé son tribut aux orages, comme en témoigne le vigneron Thibault Liger-Belair : « C’était très soudain. Je n’ai jamais vu autant d’eau en une seule fois ici. La cour du domaine ressemblait à une mare. La grêle a surtout frappé au sud de Nuits, et jusqu’à Premeaux-Prissey. On a eu jusqu’à 25-30 % de raisins touchés dans les Saint-Georges, un peu plus en plaine. Apparemment les grosses quantités d’eau ont fait office de « matelas » et ont limité la casse. On a fait une application de valériane dans les parcelles touchées ce matin, pour favoriser la cicatrisation. »  

Les vignes de Chablis, de la Côte de Beaune et de la Côte chalonnaise seraient pour l’instant épargnées.