Mercredi 27 Novembre 2024
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09.09.2022
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Chez Ayala, Caroline Latrive nous avait déjà conquis par sa maîtrise parfaite du chardonnay et de très belles créations comme la cuvée n° 7. Succédant à Michel Davesne, elle sera désormais la cheffe de caves d’une autre très belle maison agéenne, le champagne Deutz.
Pourriez-vous nous résumer votre parcours ?
Après mon DNO, j’ai commencé ma carrière chez Bollinger avant de rejoindre mon père dans son cabinet de conseil œnologique « oeno-champagne » qui se trouvait à Cormontreuil. C’est lui qui m’a transmis sa passion pour le vin. J’ai vécu alors une aventure très enrichissante. Il s’agissait d’aider les récoltants-manipulants à exprimer leur propre style. Dans ce métier, on est littéralement au service du goût des autres. En 2004-2005, j’ai repris des études pour faire un master œnologie-vins de Champagne. A ma sortie, je suis retournée chez Bollinger et au bout de deux ans, on m’a proposé de seconder Nicolas Klym, le chef de caves d’Ayala, que la famille Bollinger venait de racheter. Je l’ai accompagné pendant cinq ans avant de lui succéder au moment de son départ à la retraite. A l’arrivée d’Hadrien Mouflard en tant que directeur en 2012, nous avons redéfini le style de la marque en le centrant davantage sur le chardonnay, avec une belle tension, une ligne très pure, et en même temps une certaine crémosité.
Qu’est-ce qui vous a motivé à traverser le boulevard du Nord (désormais de Champagne) à Aÿ pour passer d’Ayala à Deutz ?
Je n’avais pas envisagé du tout de partir d’Ayala, mais l’appel de Michel Davesne a été assez séduisant ! J’ai toujours beaucoup apprécié Champagne Deutz que je considère comme une maison prestigieuse, historique, familiale, à taille humaine… Des caractéristiques qui sont pour moi très parlantes, qui me touchent. C’est aussi une entreprise qui a connu une trajectoire exemplaire en termes de notoriété, de quantité et de qualité, depuis son rachat par la famille Rouzaud en 1993 et l’arrivée à sa tête de Fabrice Rosset, Président Directeur Général depuis 1996. Quant à Michel, je le connais depuis longtemps, il a été mon maître de stage quand il était chef de caves du champagne Palmer !
En arrivant, je n’ai pas été déçue, et même si je savais que la maison était familiale, je ne m’attendais pas à un accueil aussi chaleureux et transparent. J’ai commencé à la mi-août, alors que certains services étaient encore en congé, ce qui m’a laissé le temps de faire connaissance avec l’équipe de production. Le fait que la vendange ait commencé un peu plus tard que prévu m’a aussi permis de me familiariser avec l’outil de production. L’une de mes plus belles découvertes a été le vignoble, je savais qu’il était extraordinaire mais j’ai été impressionnée par ces grandes parcelles d’un seul tenant que la Maison possède sur des crus aussi prestigieux que Aÿ, Bisseuil, Mareuil-sur-Aÿ, le Mesnil-sur-Oger ou Villeneuve… Les discussions avec l’équipe du vignoble sont passionnantes, nous entrons dans le détail, afin de trouver la bonne cible pour aller vendanger au juste moment.
Nous avons prévu avec Michel un tuilage d’un an, avec un cycle complet de la vendange jusqu’au tirage. Nous échangeons évidemment beaucoup et je dois apprendre notamment à travailler les chardonnays d’une autre façon. Le blanc de blancs de Deutz, je le vois comme un vin lumineux, droit, précis, alors que la cuvée Amour est beaucoup plus ronde, riche, avec une signature assez gourmande. La transmission passera en grande partie par la dégustation et de belles verticales. Je dois aussi rencontrer les vignerons partenaires qui représentent plus d’une centaine de familles. Je retrouve des personnes que j’ai côtoyées dans mon ancienne vie de conseil, c’est amusant.
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