Samedi 21 Décembre 2024
Preston Mohr ©Wine Scholar Guild
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Date
30.01.2024
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Taxés d’arrogants à l’étranger mais très critiques sur eux-mêmes, les Français n’ont pas de meilleurs ambassadeurs que les étrangers convertis à leur cause. Preston Mohr, natif du Minnesota, nouveau directeur général de Wine Scholar Guild en est persuadé : le vin ne se résume pas à la dégustation, il s’accompagne d’un art de vivre et d’une histoire qu’il faut enseigner. Entretien.
Qu’est-ce qui, dans votre parcours, vous a mené en France ? Comment le vin est devenu une passion ?
Je suis arrivé pour la première fois en France en 2003 dans le cadre d’un échange universitaire. L’art de vivre m’a marqué. Déterminé à revenir, j’ai obtenu un nouveau visa en 2005 en tant qu’enseignant en langue vivante. Très vite, en parallèle, j’ai travaillé pour une entreprise de locations saisonnières. Outre le quotidien qui consistait à gérer les arrivées et les départs, j’ai rencontré des milliers d’étrangers, américains, canadiens, australiens qui cherchaient à en savoir plus sur la gastronomie et le vin français. Cette expérience m’a inspiré la création de Paris by the Glass en 2009. Il s’agissait d’organiser des tours de vignobles et des visites de boulangeries, de fromageries etc. afin de faire découvrir la cuisine et le vin français aux touristes étrangers. C’est ce qui m’a amené à m’intéresser davantage au vin. J’ai d’abord passé le WSET jusqu’au niveau quatre en 2011 puis, j’ai fait un master aux Etats-Unis spécialisé en hôtellerie et tourisme. Je n’y suis resté que deux ans. Entre-temps, j’avais acquis la nationalité française et comme la France me manquait, je suis revenu en 2019. En 2021, Julien Camus m’a proposé le poste de directeur marketing de WSG. Très intéressé par la mission d’enseignement, j’ai accepté. Depuis janvier 2024, je suis devenu directeur général.
Qu’est-ce qui distingue la formation dispensée par Wine Scholar Guild ?
L’entreprise existe depuis 2005, créée dans un contexte de sentiment anti-français aux Etats-Unis (la France avait refusé de soutenir les Etats-Unis en Irak), elle s’appelait à l’origine French Wine Society avant de s’ouvrir à d’autres vignobles européens et de devenir la Wine Scholar Guild.
Nos programmes, en particulier les « essentials », contrairement à d’autres formations, ne s’intéressent pas qu’au vin. Derrière chaque vin, il y a des vignerons, une histoire et une culture. C’est en familiarisant nos étudiants avec cet environnement qu’ils savent ensuite décrypter les étiquettes. Cette culture européenne nous la véhiculons également en mettant l’accent sur les accords met-vin.
Ensuite, nos diplômés peuvent s’appuyer sur notre réseau grâce à un support digital. Les discussions sont animées par nos responsables de programmes qui peuvent, le cas échéant, apporter des mises à jour et surtout promouvoir les échanges entre les étudiants.
Quels sont vos projets pour WSG ?
Nous préparons actuellement deux nouveaux projets pour 2025. Nous élargirons notre offre avec le cursus German Wine Scholar qui s’ajoutera donc aux formations sur les vins français, espagnols et italiens. Et nous avons un projet de diplôme de dégustation afin de reprendre les bases de la dégustation géo-sensorielle.
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