Accueil [Escapade Cognac] Cognac Navarre : quand la sincérité sauve le monde

[Escapade Cognac] Cognac Navarre : quand la sincérité sauve le monde

Jacky et Catherine Navarre (photo : Michaël Boudot)

Auteur

Jean-Charles
Chapuzet

Date

01.02.2022

Partager

Jarnac-Charente, cité protestante greffée sur un méandre du fleuve Charente a intimement lié son destin à celui de l’eau-de-vie charentaise. La couleur des murs comme les parfums qui émanent des chais souterrains en ont fait la rivale, sinon la sœur, de la bien-nommée Cognac.

Une Escapade à retrouver en intégralité dans Terre de vins hors-série Spiritueux ou sur notre kiosque digital.

Épisode 2 : Cognac Navarre

Quand la sincérité sauve le monde
Le salon déborde de bouquins, avec, sur le dessus des piles, quelques « Canard enchaîné ». Avec le port du menton à la Gambetta et ses moustaches lissées à la Dali, Jacky Navarre n’a jamais fait de concessions à l’endroit du monde qui l’entoure. « Le cognac, c’est comme l’art contemporain, ça va du plus génial à la dernière des fumisteries », précise-t-il sans sourciller. Les eaux-de-vie qu’il vend sont encore issues de vendanges manuelles, et, fidèle à ses convictions, Jacky se contente de trois qualités : un 20 ans d’âge alias Cravache d’Or (57 €), une Vieille Réserve de 35 ans (78 €) et Souvenir impérial de 50 ans d’âge (112 €). Et c’est non seulement sublime comme fort de qualité-prix assourdissant. « Le domaine a été créé en 1811, j’ai grandi là et un jour j’ai décidé de ne pas retourner au lycée… » résume le vigneron-distillateur. « Il a ça dans le sang ! » ajoute son épouse, Catherine – qui a accompagné l’intransigeant tout en menant une carrière de professeure de philosophie. Jacky consent : « J’étais allergique au lait, le médecin conseilla vivement à mes parents de me passer au vin blanc. » Révolté contre le triomphe du prélèvement automatique, épidermique au tout-marketing comme au storytelling, Jacky Navarre résiste sans site Internet mais avec un savoir-faire. Et, cédons-le volontiers, en ce lieu naissent les meilleurs pineaux du monde (de 17 à 21 €). « Je les élabore avec du vieux cognac, c’est aussi simple que ça. Je suis sur des marchés de niche, un terrain sur lequel les grandes maisons ne peuvent pas être », explique-t-il. Reste la littérature, comme à se rendre en cette presqu’île autonome et improbable pour déguster les produits et les cœurs qui battent derrière.

16200 Mainxe-Gondeville
05 45 81 19 74

Épisode 1 : Hine