Vendredi 22 Novembre 2024
Benoît et Laure Fil (photo Emmanuel Perrin)
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Date
07.07.2020
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Les Coteaux-Varois, AOC depuis 1993, devenus Coteaux-Varois-en-Provence il y a quinze ans, font bel et bien partie de la grande famille provençale, par le climat, les paysages, les cépages mais également par leur écrasante proportion de rosés. Nichés dans une Provence verte plus discrète que le littoral bondé, ils offrent un environnement préservé entre forêts, montagnes et abbayes, que nous vous invitons à découvrir dans le Terre de vins n°65, actuellement en kiosques.
Épisode 1 : Bastide de Fave
Du cognac au vin
Cognac ou vin, c’est toujours une histoire de raisin pour Benoit Fil, ingénieur agronome et œnologue, qui a d’abord été huit ans maître de chai de la maison Martell avant de réaliser son rêve de reprendre un domaine. En charge d’abord des vignobles de Géorgie pour une filiale de Pernod Ricard, il reconnaît volontiers « avoir appris la culture du vin dans un pays où il est au centre de l’histoire puisqu’il y est né, avec une belle ouverture sur le monde doublée d’une expérience humaine forte. Je voulais déjà revenir en Provence dont je suis originaire et je regardais les opportunités mais le poste chez Martell ne se refusait pas et il m’a apporté l’expérience des assemblages, l’art du vieillissement et le sens de la représentation, tout ce qui m’est utile aujourd’hui ». Il franchit le pas il y a quatre ans avec son épouse Laure en achetant une petite partie du vaste domaine de Cantarelle, des vignes en bon état isolées dans les collines avec bois et oliviers et dont il faut juste réduire les rendements. L’histoire de l’abbaye de Saint-Victor, en bordure du domaine, où les moines venus de Marseille ont planté des vignes, autour du prieuré au XIe siècle, participe également au charme de l’endroit. Après avoir vinifié les premières années chez un cousin vigneron à Cotignac, la construction de la cave est lancée il y a quelques mois ; elle prendra sans doute un peu de retard. Benoit Fil a tout de suite élaboré un rosé atypique baptisé avec humour l’ŒnoFil avec près de 40 % de rolle complétant syrah et cinsault (8,20 €). « Ça s’est imposé à l’assemblage et le résultat m’a séduit par la matière et la longueur. » La gamme en affiche désormais trois avec pour Benoit un faible pour la cuvée Héritage (11,50 €), son attaque fraîche avec beaucoup de structure et de longueur, qui peut se boire en toutes occasions, de l’apéritif aux planchas de saint-jacques ou sur des viandes blanches. À déguster également La Réserve du Prieuré rouge à 90 % syrah, aux arômes intenses de fruits noirs et d’épices (13,50 €). Avec pour devise « Cultivons le partage », les Fil ont également aménagé trois chambres d’hôtes face au chêne tricentenaire. Ils envisagent désormais de replanter des haies, faire des essais en agroforesterie avec une soixantaine d’érables champêtres, et tester quelques principes de biodynamie.
Bastide de Fave – 83119 Brue-Auriac
06 73 40 58 41 – Site internet
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