Lundi 30 Décembre 2024
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12.04.2013
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Accusation et défense se sont durement opposées jeudi à New York au dernier jour d’un procès intenté par le milliardaire Bill Koch contre un entrepreneur californien accusé de lui avoir vendu de grands vins français contrefaits.
Bill Koch, 72 ans, un collectionneur passionné et PDG d’Oxbow Group, avait porté plainte en 2007, deux ans après avoir acheté aux enchères 2 669 bouteilles de vins pour 3, 5 millions de dollars. Toutes venaient de la cave d’Eric Greenberg, 48 ans, homme d’affaires multicartes qui avait rassemblé en quelques années une collection de 70 000 bouteilles.
M. Koch avait cherché à acheter, selon son témoignage, « ce qu’il y a de mieux ». Mais 24 bouteilles achetées pour 355 000 dollars étaient selon lui contrefaites, dont une bouteille de Château Latour 1928, payée 2 873 dollars, des Cheval Blanc 1921, un magnum de Pétrus 1921 acheté 29 500 dollars, ou encore des Lafleur 1949.
Certaines bouteilles avaient été présentées comme venant de la « royauté anglaise ».
L’avocat de Greenberg, Arthur Shartsis, a farouchement rejeté jeudi l’idée d’une fraude intentionnelle. « M. Greenberg ne pensait pas que ces bouteilles étaient fausses », a-t-il affirmé, cherchant à faire porter la responsabilité sur le marchand de vins Zachys, qui avait organisé les enchères et qui « selon le contrat était complètement responsable ».
M. Greenberg « n’avait pas l’intention de tromper », a-t-il insisté, affirmant que son client prenait le soin d’isoler les bouteilles contrefaites découvertes dans sa propre cave. « Il ne les a pas laissées sortir, sauf par accident ». Et il a aussi souligné que la vente de 2007 précisait que les bouteilles étaient vendues « telles quelles », donc sans garantie, une règle que M. Koch, un collectionneur expérimenté, ne pouvait ignorer.
Mais l’avocat de M. Koch, John Hueston, a affirmé que M. Greenberg avait été informé par plusieurs experts que sa collection comptait un grand nombre de vins contrefaits, et qu’il les avait intentionnellement écoulés, dont les 24 bouteilles aux dépens de M. Koch.
« M. Greenberg savait et n’a rien dit à personne (…) et les a vendus à prix d’or », a déclaré l’avocat. Copies d’emails à l’appui, il a décrit un homme qui connaissait les revendeurs et intermédiaires malhonnêtes, et savait reconnaître les contrefaçons, fausses étiquettes et bouchons trop récents.
M. Greenberg, qui avait peu après le dépôt de la plainte proposé de rembourser M. Koch, ce que celui-ci a refusé, est poursuivi pour fraude et publicité mensongère. Son sort dépend désormais de huit jurés populaires.
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