Dimanche 17 Novembre 2024
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15.12.2013
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Les 13 hectares du château L’Arrosée, Grand Cru Classé de Saint-Emilion, viennent de rejoindre Quintus. Le groupe Clarence Dillon, qui possède aussi Haut-Brion, dispose de 28 hectares d’un seul tenant à Saint-Emilion.
Le doute est enfin levé. Le groupe Clarence Dillon, propriétaire du château Haut-Brion (Premier Cru Classé 1855) et de la Mission Haut-Brion à Pessac-Léognan, ne conduira pas deux marques de plus à Saint-Emilion, mais une seule : Quintus. Acquis en 2011, celui-ci vient en effet d’absorber leur dernière acquisition de la rive droite : le château L’Arrosée, Grand Cru Classé acheté, lui, il y a six mois, en juin 2013.
Le groupe Clarence Dillon avait donc le choix entre développer ces deux marques ou n’en faire plus qu’une seule et même entité. Un dernier scénario d’autant plus évident que L’Arrosée et Quintus présentaient l’avantage d’être rigoureusement mitoyens. Toutefois, en septembre encore, Jean-Philippe Delmas, le directeur général de Haut-Brion, assurait à « Terre de Vins », dans le hors-série consacré à Saint-Emilion, que rien n’était décidé sur ce point.
C’est désormais chose faite. Conséquence de cette décision, les 13 hectares de L’Arrosée ont été reversés dans le giron de Quintus, qui en comptait déjà 15. L’opération permettant au groupe Clarence Dillon de se doter, ici, d’une propriété de 28 hectares d’un seul tenant. Ce qui est loin d’être neutre quand on sait que l’ambition affichée de ce trust américain, dirigé par le Prince de Luxembourg, est de faire de Quintus, un futur grand, voire très grand, de Saint-Emilion. Une perspective qui, au-delà des moyens financiers et du savoir-faire, demande aussi des volumes pour peser sur les marchés. Et quoi de mieux que de pratiquement doubler sa surface pour exister davantage.
Toutefois, cette opération ne saurait se résumer à ce seul agrandissement stratégique. En effet, L’Arrosée n’apporte pas que des hectares dans sa dot, la propriété amène aussi et surtout ses terroirs de sa côte sud et un encépagement composé à 20% de cabernet-sauvignon. Résultat de l’opération, l’encépagement global de Quintus va gagner en complexité. « Les deux terroirs sont complémentaires, souligne François Capdemourlin, le régisseur de Quintus. Désormais, l’ensemble compte 8% de cabernet-sauvignon, 26% de cabernet-franc et 66% de merlot. »
Une nouvelle donne dont on pourra bientôt mesurer les premiers effets, puisque le millésime 2013, qui est en cours d’assemblage, sera le premier de la réunion des deux propriétés. En deux ans, Quintus, qui s’appelait encore Tertre Daugay en juin 2011, a donc changé de nom et absorbé L’Arrosée. De quoi en faire d’ores et déjà une des curiosités des prochains primeurs. Et plus encore des années à venir. Reste à savoir si Clarence Dillon touchera le Quintus dans l’ordre.
Jefferson Desport
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