Accueil Expo à La Dominique : Fayat refait la Place Rouge

Expo à La Dominique : Fayat refait la Place Rouge

Auteur

Jean-Charles
Chapuzet

Date

06.07.2018

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Du 6 juillet au 26 août, le Château La Dominique, Grand Cru Classé de Saint-Emilion, se transforme en une magnifique galerie d’art sur le thème du rouge, « Le rouge des villes et des forêts ».

Le choix de la couleur était si évident qu’il en devenait audacieux. Et risqué. Le risque de tomber dans le cliché – rouge sur rouge – ou dans le sempiternel mariage forcé et maladroit de l’art et du vin. Au contraire, cette exposition est réussie car elle est née sous le signe de l’intelligence. « Jean-Claude Fayat nous a donné carte blanche et nous avons choisi de laisser la dimension artistique à un professionnel en la matière qui est Guillaume de Sardes, commissaire d’exposition et par ailleurs écrivain, photographe et historien de l’art », souligne Camille Poupon, responsable marketing et communication des vignobles Clément Fayat et cheville ouvrière de ce projet.

Jean Nouvel, présent à l’inauguration de cette exposition, avait annoncé la couleur au regard de l’architecture du Château La Dominique avec son restaurant aussi bien fréquenté que nommé, La Terrasse Rouge. Ainsi, l’acceptation de cette signature par la famille Fayat devait se commuer en acception. « Si la couleur fait ici trait d’union, la propriété tisse des liens multiples avec le champ de l’art contemporain », note Jean-Claude Fayat. Le matador n’a qu’à bien se tenir et au levé de sa cape chacun verra dans cette exposition son Cercle rouge de Melville, les harangues de Lénine ou le Clown de Buffet. Par le choix des œuvres et des artistes, Guillaume de Sardes revient sur l’histoire et la symbolique de cette couleur. « Depuis l’Antiquité, dans les représentations et les rituels, le rouge est associé au pouvoir et au sacré, sans doute parce qu’il est la couleur du sang, explique-t-il. Par un léger glissement, on en est venu à l’époque contemporaine à l’associer à l’érotisme, voire à la prostitution ». Durant ce glissement, du rouge a coulé sous les ponts où s’articule une opposition entre la nature et la culture, « les forêts et les villes » de Guillaume de Sardes. Intuitions, suggestions, révélations à l’appui, les photographes Nicolas Comment et Bruce Wrighton, les peintres Miquel Barcelo, Edwart Vignot et José Maria Sicilia ou les plasticiens Gilbert et George – pour ne citer qu’eux, sont dans le scanner du Château La Dominique. Dans tout ce rouge, Pierre Soulages y verrait même du noir.
Gagnez 15 invitations pour l’exposition « Le rouge des villes et des forêts » au château La Dominique en jouant avec « Terre de Vins ».