Gascogne : l’hommage d’Alain Brumont au chef André Daguin

L’emblématique chef gascon André Daguin s’est éteint hier à l’âge de 84 ans. Une autre figure gersoise, le vigneron Alain Brumont, a tenu à lui rendre hommage.

André Daguin, le chef qui a « inventé » le magret de canard et placé la gastronomie gasconne dans le viseur des critiques gastronomiques du monde entier, l’homme qui avait décroché deux macarons au Guide Michelin dans son établissement de l’Hôtel de France à Auch, s’est éteint hier à l’âge de 84 ans. Avec lui, c’est une certaine idée de la cuisine gasconne, d’un art de vivre du Sud-Ouest qui s’en va. Le canard gras, l’armagnac, les vins de Madiran et de Saint-Mont, le rugby… autant de sujets que Monsieur Daguin a défendus toute sa vie.

C’est une autre figure gersoise, Alain Brumont, qui lui rend aujourd’hui hommage. L’homme qui a placé les vins de Madiran au sommet avec ses châteaux Montus et Bouscassé a appris la nouvelle de la disparition d’André Daguin alors qu’il est en tournée en Chine. Il nous a livré ce texte, également partagé sur sa page Facebook.

Nous présentons nos condoléances à la famille Daguin et à notre amie Ariane.

Nous sommes très émus et choqués par la disparition de cette icône qui a marqué des millions de personnes dans le monde, sa voix résonne dans nos têtes, son talent créatif restera pour nous le meilleur.

Ce n°1 de la Gascogne aura été inégalé dans le monde de la gastronomie de l’agriculture, de la culture et de la convivialité. Parmi ses recettes, la glace a l’armagnac pruneaux et le magret sont dupliqués par milliards !

Le madiran lui doit sa première entrée dans la belle restauration nationale, il a lancé les deux premiers producteurs – Laplace et Vignau – il y a plus de 65 ans, a eu l’idée d’associer au magret les madirans dans des milliers de livres. Le premier réflexe des amateurs dans le monde est d’accorder mes vins aux magrets de canard.

André Daguin m’a inspiré pour me présenter dans les 70 pays par cette devise : « je viens de la première région de produits gastronomiques au monde, la Gascogne dans le Sud-Ouest de la France ».
Car face aux 5 ou 6 grandes régions viticoles ou au top 100 des plus grands vins dans le monde, le midi et le Sud-Ouest viticole sont encore trop souvent perçus comme des régions secondaires.

Parmi mes souvenir d’André Daguin, je me rappelle son discours lors de ma remise de la légion d’honneur où il a « asphyxié » 2 ministres et d’autres personnalités de premier plan. On est nombreux à regretter qu’on ne lui ai pas confié les « clefs » du Gers à une certaine époque !

Je suis doublement attristé de ne pouvoir assister à ce dernier rendez-vous avec lui.

Pendant l’année à venir, j’aurai l’occasion de rendre hommage à ses recettes en parcourant le monde pour la promotion des produits gastronomiques et des vins du Sud-Ouest.

Merci encore, André Daguin.

Alain Brumont