Grand-Puy Ducasse, l’heure de la « Renaissance »

Apothéose du projet "Renaissance", fruit de dix ans de réflexion et plus de trois ans de travaux, le château Grand-Puy Ducasse, 5ème Grand Cru Classé 1855 et propriété de CA Grands Crus, a dévoilé hier ses nouvelles installations techniques et œnotouristiques, situées sur les quais de Pauillac face à l'estuaire de la Gironde.

C'est l'aboutissement de dix ans de réflexion et 45 mois de travaux. Hier soir, Anne Le Naour, directrice générale de CA Grands Crus, dévoilait aux professionnels de la filière vin bordelaise et à quelques médias les nouvelles installations techniques du château Grand-Puy Ducasse. Ce 5ème Grand Cru Classé 1855, propriété de CA Grands Crus depuis 2005, fait l'objet depuis de longues années d'un ambitieux projet baptisé "Renaissance", dont cette inauguration constitue l'apothéose. Grand-Puy Ducasse occupe une place singulière dans le paysage des grands crus classés : il est le seul dont le château, le cuvier et les chais se situent au cœur même du village de Pauillac, sur les quais, faisant face à l’estuaire de la Gironde. C'est pour réhabiliter et sublimer ce patrimoine inestimable que le projet "Renaissance" a été amorcé par Anne Le Naour et ses équipes - en premier lieu Amanda Joseph, Benjamin Cassoulet et Marine Lemmens - en collaboration avec deux cabinets d'architectes, Atelier des Architectes Mazières et BPM Architectes.

Un cuvier suspendu, plus proche du parcellaire

Le premier acte de "Renaissance" a été d'abord viticole, se focalisant sur le vignoble de Grand-Puy Ducasse, 40 hectares assez éclatés sur le territoire pauillacais et divisés en cinq grandes entités de terroirs. Pour tirer le meilleur de cette mosaïque, il fallait se doter d'un cuvier et d'un chai adaptés au parcellaire, apportant un niveau de performance permettant d'aller toujours plus dans le détail et la précision des vins : le cuvier compte désormais 46 cuves de vinification inox double peaux, gravitaires et suspendues au-dessus du sol, de 30 à 129 hectolitres auxquelles s’ajoutent 7 cuves béton réservées à l’élevage et aux assemblages des vins - contre seulement 29 cuves de 91 à 250 hectolitres dans l’ancien cuvier. Deux nouveaux chais sont dédiés à l'élevage des vins.

Un défi, s'inscrire dans le paysage urbain

La gageure de ce projet était qu'elle devait pleinement dans la configuration urbaine du site historique, et même tirer profit de cette localisation unique, en pleine ville, face au fleuve. C'est-à-dire se fondre dans le décor, dans le respect des riverains (y compris durant les travaux), tout en ouvrant les grilles, en faisant entrer la lumière, pour inciter le public à venir. Un énorme travail de fond a été conduit avec l'historien Pascal Blanchard pour renouer avec le foisonnant passé de la propriété, se reconnecter à ses épisodes glorieux, combler les trous de mémoire, et permettre à ce riche héritage de venir nourrir le présent et l'avenir.

Un nouvel œnotourisme à Grand-Puy Ducasse

Le projet "Renaissance" se double en effet d'un volet œnotouristique dans lequel l'histoire joue un rôle fondamental. Le passé de la propriété, sa position précieuse au plus près de l'estuaire constituent des avantages qui sont mis en valeur auprès des visiteurs, et en particulier auprès des croisiéristes qui, depuis Bordeaux (ou en chemin vers Bordeaux), vont faire escale au port de Pauillac. Pour célébrer cette inauguration, Anne Le Naour avait fait appel à deux chefs étoilés officiant en Gironde, Stéphane Carrade et Vivien Durand, mais aussi aux témoignages vocaux de quelques figures comme les comédiens Pierre Arditi, François-Xavier Demaison, le sommelier Patrice Frank, ou encore un ancien tractoriste de la propriété Guy Fabri. Une façon de rappeler que la notion de continuité, de transmission, de témoignage, occupe une place centrale dans ce projet "Renaissance".