Jeudi 26 Décembre 2024
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16.06.2022
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Avec la nouvelle gamme Grands Terroirs, le champagne Palmer souhaite gagner en lisibilité pour mieux mettre en avant les deux marqueurs essentiels de son identité : les grands crus et premiers crus de la Montagne, point de départ de son histoire et de ses assemblages, de même que la place spéciale accordée par la coopérative aux cuvées millésimées.
En Champagne, les maisons ont tendance à laisser les cuvées spéciales occuper le devant de la scène tandis que la gamme intermédiaire des millésimés se vend en général moins bien. Au contraire, chez Palmer, la cuvée Amazone, aussi excellente soit-elle, est plus en retrait. Ce qui fait d’abord la réputation de la marque ce sont ses millésimés, notamment en magnums. Depuis la fondation de la coopérative en 1947, la recette n’a jamais varié, ils sont composés exclusivement des grands crus et premiers crus de la Montagne de Reims, avec un équilibre entre chardonnay et pinot noir et une pointe de meunier.
En donnant le nom de « Grands Terroirs » aux millésimés les plus exceptionnels qui sortiront, Palmer a voulu donner encore plus de lisibilité à ce positionnement tout en insistant davantage sur l’origine des raisins et non seulement sur l’année. Ce vocable ne fait d’ailleurs que reprendre le nom initial de l’entreprise, « Société des Grands Terroirs de la Champagne », dont les premiers adhérents étaient des vignerons de la Montagne. Le titre avait également déjà été utilisé pour désigner le millésime 2003. « Ce champagne est resté fermé pendant très longtemps, il a fallu attendre 2017 pour qu’il se révèle à la dégustation. Il nous paraissait trop atypique pour rentrer dans la gamme des vintages classiques. Nous avons donc décidé de lui donner un écrin à part. Cela lui allait comme un gant ! » raconte François Demouy, responsable de la communication de la maison.
Avec la sortie de 2012 en magnum et de 2015 en bouteille, Palmer confirme sa volonté d’en faire une sorte de gamme à l’intérieur de la gamme. Le principe est assez original et inédit en Champagne puisqu’il s’agit finalement d’une sorte de label interne, décerné a posteriori. En effet, comme le souligne le directeur Rémi Vervier « Chez Palmer, on aime bien laisser faire le vin. Ce n’est donc qu’à la dégustation finale, une fois la cuvée arrivée à maturité, que l’on décidera de la sortir en simple millésime où sous le nom de Grands Terroirs. Nous avons ainsi tiré des 2018, des 2019 et des 2020, mais nous ne savons pas encore s’ils rejoindront cette gamme ».
A la dégustation, on ne peut que s’incliner. Pour qui veut comprendre l’univers Palmer, ces deux cuvées en sont la quintessence. 2015, millésime solaire, offre des notes fruitées et beaucoup de richesse. Les crus de la face Nord, ceux de Mailly, Rilly et Verzenay notamment, apportent de la puissance, de la structure, de beaux amers. Cette générosité et cette présence sont très bien équilibrées par les chardonnays de Trépail et Villers-Marmery qui ramènent de la fraîcheur, de l’élégance, une certaine salinité avec pour Trépail le côté citron et pour Villers-Marmery une belle crémosité. Le résultat est un vin complexe et en même temps facile à boire, apte aussi bien à l’apéritif qu’à l’accompagnement de tout un repas. (65€)
Avec 2012, évidemment, on ajoute deux dimensions supplémentaires, le millésime d’abord, l’un des plus grands, « une année fantastique parce qu’elle donne tout ». La palette aromatique est en effet extraordinaire, fruits secs, yuzu, gingembre, miel … La deuxième dimension, c’est le magnum qui renforce le style réductif que l’on adore chez Palmer. On appréciera en particulier les notes de noisettes grillées et de pierre à fusil. Le dégorgement (un an et demi) est plus ancien que celui du 2015 ce qui rajoute sans doute une patine et lui confère encore plus de classe. (155€).
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