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Grève chez Hennessy contre un projet d’export en vrac vers la Chine

Environ 500 à 600 salariés de la maison de cognac Hennessy, filiale de LVMH, ont fait grève mardi

Environ 500 à 600 salariés de la maison de cognac Hennessy ont fait grève aujourd'hui. ©A. Viller pour Terre de vins

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AFP

Date

19.11.2024

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Environ 500 à 600 salariés de la maison de cognac, filiale de LVMH, ont fait grève aujourd'hui en Charente contre un possible projet d'export en vrac vers la Chine, censé contourner les surtaxes douanières de Pékin.

Selon la CGT et FO, Hennessy prévoirait d'expérimenter l'export en cuve de son cognac afin de contourner des surtaxes évaluées à 35 % sur les bouteilles vendues en Chine, deuxième marché pour ce spiritueux ultra-dépendant des exportations. « La direction nous a dit vouloir faire des tests sur du vrac en vue d'une future mise en bouteille en Chine effectuée par un prestataire » et non plus en France, a déclaré à l'AFP Frédéric Merceron, représentant FO chez Hennessy, confirmant des informations de La Tribune.

« On imagine bien les retombées au niveau de l'emploi », a-t-il ajouté, parlant de « douche froide ». « C'est une première pour une grande maison. C'est un vrai doigt dans l'engrenage », a souligné Matthieu Devers, délégué CGT, pour qui « les autres maisons vont suivre ». Le mouvement de grève sur le site de Cognac (1 100 salariés en CDI) est reconductible, précisent les syndicats. « Le dialogue social se poursuit », a déclaré à l'AFP une source proche de Hennessy. Un premier test d'exportation, d'ici fin 2024, doit mesurer si le produit reste « qualitatif » après transport, selon Matthieu Devers.

Bras de fer avec Pékin

La Chine impose depuis le 11 octobre aux importateurs de brandys européens (les eaux-de-vie à base de vin), dont le cognac représente 95% du total, de déposer une caution ou une lettre de garantie bancaire auprès des douanes chinoises, dans le cadre d'une enquête anti-dumping.

Cette dernière est largement perçue comme une mesure de rétorsion à l'imposition par l'UE de surtaxes douanières sur les voitures électriques importées de Chine. Dans un communiqué transmis à l'AFP, l'interprofession du cognac dit ne pas vouloir « commenter les stratégies individuelles des entreprises ». « Cependant, il est à noter que dans l'attente d'une solution négociée, et face à la dégradation constatée, certaines Maisons pourraient être contraintes d'explorer toutes les pistes qui leur permettraient de maintenir la présence de l'appellation sur le marché chinois », souligne le Bureau national interprofessionnel du cognac (BNIC).

Écrit avec AFP