Dimanche 17 Novembre 2024
©F. Hermine
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Date
31.03.2023
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Après avoir fêté les 40 ans du Classic de Tariquet l’an dernier, la famille Grassa annonce cette année une évolution, presque une révolution pour la cuvée emblématique du domaine.
À l’origine, le Classic de Tariquet était un 100 % ugni blanc pour permettre au vignoble d’Armagnac de nouveaux débouchés au début des années 80. Le cépage gersois avait ensuite été associé à l’aromatique colombard, complétés depuis 2011, date du dernier grand changement, par du sauvignon et du gros manseng. Pour le millésime 2022, le gros manseng va donc voler la vedette à l’historique ugni blanc. « Nous avions prévu qu’il devienne majoritaire dans notre cuvée phare mais après deux années de gel et les épisodes de grêle, nous avons avancé le projet initiale pour compenser les pertes de volumes », commente Rémy Grassa, à la tête du domaine.
Le nouveau millésime est donc composé de 32 % de gros manseng, associé à 25 % d’ugni blanc, 20 % de colombard, 15 % de sauvignon, 5 % de chardonnay et, autre nouveauté, 3 % de chenin. Ce dernier était auparavant uniquement utilisé dans l’Entracte (en méthode Charmat) avec le chardonnay, ces deux cépages apportant davantage de complexité au Classic. « L’objectif est de premiumiser la cuvée sans qu’elle perde de la fraîcheur et du croquant, d’apporter plus de tension et de longueur en fin de bouche. Nous avions prévu de changer l’habillage mais cela a été difficile de synchroniser les évolutions en raison des difficultés d’approvisionnement en matières sèches. » La nouvelle bouteille ne sortira donc qu’en mai, mais le Classic nouveau est d’ores et déjà disponible dans l’ancienne bouteille bordelaise.
Évolution de l’encépagement
Ce changement notable suit l’évolution du vignoble gascon où il a aussi détrôné l’ugni blanc ces dernières années. « Il ne s’agit pas de renier l’ugni blanc qui est la signature du domaine – nous distillons aussi 100 à 150 hectares pour l’armagnac –, mais de travailler davantage le gros manseng, notamment en sec. » Il est pourtant fragile, sensible au stress hydrique, à la grillure et au mildiou en période de floraison mais ce cépage autochtone à maturation tardive s’adapte bien au climat local ; ses peaux épaisses et ses grappes aérées se révèlent également de beaux atouts sans compter l’avantage de la polyvalence sec-moelleux. À Tariquet, il est produit à faibles rendements (plutôt entre 35 et 60 en sec et même moins en moelleux contre plus de 100 hl/ha en Côtes-de-Gascogne en général). Il a détrôné l’historique ugni blanc sur le podium de l’encépagement avec plus d’un tiers des surfaces contre 20 % pour l’ugni et 12 % pour le colombard.
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