Dimanche 22 Décembre 2024
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25.09.2020
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Samedi 19 septembre, des pluies torrentielles se sont abattues sur le secteur de Saint-Mathieu-de-Tréviers dans l’Hérault, provoquant des dégâts importants sur plusieurs parcelles de vignes. État des lieux avec les vignerons, un coopérateur et la Chambre d’agriculture.
A l’instar de 23 communes du Gard, Laroque, Cazevieille et Saint-Mathieu-de-Tréviers, dans l’Hérault, ont été reconnues en état de catastrophe naturelle par les services de l’État ce jeudi 24 septembre. Et pour cause, environ 250 mm d’eau sont tombés sur le secteur en l’espace de trois quarts d’heure le 19 septembre dernier. Un phénomène d’une rare violence. Outre des commerces et des habitations, plusieurs terrains agricoles ont été fortement impactés par cet épisode cévenol, et notamment des parcelles de vignes. « Il est tombé tellement d’eau que le Terrieu (la rivière qui traverse Saint-Mathieu-de-Tréviers, ndlr) s’est gonflé, est sorti de son lit et a tout emporté sur son passage, constate Olivier Terrisse, coopérateur pour Les Coteaux du Pic. Ça a complètement décapé les sols, créé des ravinements, couché les rangées et tout le palissage. Je n’ai jamais vu ça ! » En tout, ce sont près de 4 hectares de vignes qui ont été touchés sur son exploitation. Et une parcelle de 70 ares est d’ores et déjà condamnée à l’arrachage.
Calamité agricole et expertises à venir
« Il y a une dizaine d’autres exploitations qui ont été impactées, rapporte Renaud Lachenal, chargé de mission foncier et risque à la Chambre d’agriculture de l’Hérault. Dans l’ensemble, ce ne sont pas de grandes surfaces mais il va y avoir beaucoup de travail pour enlever la terre et tout remettre en état car tout a dégringolé. On va entamer les missions d’expertise la semaine prochaine et le régime des calamités agricoles va intervenir. » Autre souci, les clôtures anti-sangliers qui ont toutes été emportées ou arrachées comme sur le domaine de l’Hortus par exemple. Un coût d’environ 11 à 12€ par mètre linéaire que les indemnisations ne couvriront pas en totalité. « On n’aura environ que 30% des frais remboursés, confie François Orliac, l’un des vignerons du domaine dont la cave a également pris l’eau. La seule bonne nouvelle, c’est qu’on avait fini de vendanger donc on n’a rien perdu sur la récolte. Mais je pense déjà à l’avenir et nos parcelles de blancs en fond de vallée ont vraiment souffert. »
« On n’avait pas prévu de vivre ça ! »
Le travail s’annonce donc titanesque pour des vignerons déjà épuisés par des vendanges éclairs dans le Pic Saint-Loup. Le Château de Valflaunès, le Château Boisset, le domaine de Mortiès et le Mas Bruguière notamment ont également subi de plein fouet ces inondations. « Il y a déjà une bonne semaine de travail pour tout dégager à la mini-pelle et beaucoup de nettoyage dans les jours qui arrivent, explique Xavier Bruguière. Je suis surtout inquiet pour un plantier qui date du mois de mai et qui a perdu 50 cm de terre. Les racines sont à nu, je ne suis pas sûr de pouvoir le récupérer. » Au bord du Terrieu exposé Nord, ce sont les Syrah (2,5 ha) et les Vermentino (1 ha) qui ont subi le plus lourd tribut, ainsi que 2 hectares sous la falaise de l’Hortus. Un épisode qui rappelle celui malheureux de 2002 à Corconne. « Mais il avait été beaucoup plus étalé dans le temps, se rappelle encore le vigneron du Mas Bruguière. Là, c’était vraiment intense, violent et très concentré sur un secteur. On n’avait pas prévu de vivre ça. Décidément, cette année 2020… »
Photos BERNARD Erwan
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