Dimanche 24 Novembre 2024
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25.11.2022
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La cave de l’Estabel, à Cabrières, dans l’Hérault, va dévoiler une cuvée inédite élevée pendant trois ans en bouteille au cœur de la mine de cuivre de Pioch Farrus. Terre de Vins a eu la chance de pénétrer dans ce site antique avant de comparer le vin élevé en son sein et celui qui n’a connu que le chai;
À quelques encablures de Clermont-L’Hérault, le Pic de Vissou se dresse fièrement comme le point culminant (480 m) du terroir de Cabrières. Ce petit village de 500 habitants, situé dans un cercle fermé marqué par cinq vallons dans la partie orientale de la Montagne Noire, est le fief de la cave de l’Estabel, fondée en 1937, et tout récemment élue « Vigneron de l’Année » par le guide Hachette. « C’est la première fois que cette distinction est décernée aux hommes et aux femmes d'une cave coopérative et nous en sommes fiers, glisse Luc Flache, directeur et œnologue de la coopérative qui a déposé cet été un dossier de reconnaissance du cru auprès de l’INAO. On a vraiment un terroir de schistes très particulier où la minéralité, la salinité et cette légère amertume de fin de bouche sont les marqueurs de nos vins. »
Les rosés sont parmi les plus réputés du Languedoc. « On n’a jamais surfé sur la vague, le rosé est un savoir-faire ancestral chez nous », prolonge Richard Cuillé, président de la cave depuis 2013. Mais ce jeudi 24 novembre, ce n’est pas le rosé qui crée l’effervescence devant le site antique de la mine de cuivre de Pioch Farrus mais bien un vin rouge. « En 2018, on a décidé de créer une cuvée qui soit un trait d’union entre notre terroir de schistes et le riche passé minier de la commune. » L’idée de l’élever pendant plusieurs années à l’intérieur de la mine germe alors. En tout, 528 bouteilles d’un assemblage grenache-syrah-mourvèdre (élevage d’un mois en cuve) sont stockées, depuis 2019, dans des conditions particulières : 14° en permanence et un taux d’humidité de 70 %.
Avant de sortir l’entièreté des bouteilles ce samedi pour une journée festive à Cabrières, la presse avait été conviée à pénétrer dans cette galerie de plus d’un kilomètre de long. « C’est une mine de cuivre mais surtout une mine d’or pour des passionnés comme nous, confie Noël Houlès, président de l’association culturelle des Amis de Cabrières. On a monté un partenariat avec la commune qui a racheté le site pour le réhabiliter et l’ouvrir au public d’ici quelques années. »
Casque sur la tête, on pourra prochainement contempler les filons de quartz, les roches dolomitiques et schisteuses, les cristaux d’aragonite, et tous les vestiges préhistoriques de cette mine découverte en 1983. À la sortie, le moment de déguster livre son lot de surprises. Au nez, la cuvée élevée dans la mine est plus discrète, presque fermée mais en bouche, la fraîcheur est exacerbée et la structure plus fine, plus douce. « On sent bien que l’élevage dans ces conditions ralentit le processus de vieillissement, constate Luc Flache, l’œnologue maison. Je l’ai goûté chaque année pour voir son évolution et le constat est flagrant : le vin se patine, gagne en souplesse de tanins et affiche même un côté plus tendre, plus suave. »
Pour s’en rendre compte, rendez-vous samedi 26 novembre à Cabrières
Un coffret de deux bouteilles, dont une vieillie dans la mine et l’autre vieillie dans les murs de la cave, sera même mis exceptionnellement à la vente pour l’occasion.
Pour plus d’informations : https://www.estabel.fr/es-arribat-lo-vin-ques-sortit-dos-cops-del-ventre-de-la-terra/
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