Dimanche 22 Décembre 2024
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22.07.2022
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Les incendies de Landiras ont détruit 13600 hectares de bois au 21 juillet. Si cette commune occupe l’actualité pour ses forêts de pins, il ne faut pas oublier pour autant ses vignobles et les installations situés soit au milieu de la forêt, soit en limite. Quel bilan peut-on tirer ?
Parmi les exemples connus, on citera les grands incendies similaires à l’étranger. Le premier exemple est celui de Kangaroo Island au large d’Adélaïde, en Australie, où Jacques Lurton avait perdu une grande partie de son vignoble en janvier 2020. Mais aussi les incendies californiens en 2021 durant lesquels Gonzague et Claire Lurton avait vu une partie de leur vignoble Acaïbo et des installations d’irrigation détruits par les incendies de la région de Sonoma.
Les Grands Chais de France qui ont un entrepôt situé sur Landiras ont du fermer depuis lundi 18 juillet car la commune a dû être évacuée. Cette entreprise doit probablement son salut, à une coupe rase, faite en urgence, faisant office de pare feu pour contenir l’incendie qui la menaçait. Les 500 à 700 employés selon Thierry Carreyre ont dû rentrer chez eux depuis ce jour-là.
Thierry Carreyre a une triple casquette qui lui permet d’avoir une vision globale de la situation. Il est propriétaire du Château Clare, en appellation Graves, « un vignoble au cœur de la forêt » comme on peut lire sur le portail du site internet. Mais un vignoble qui a été préservé car « l’incendie s’est arrêté au ras des vignes, séparées du feu par la route, grâce au travail des pompiers ». Un travail auquel il a contribué, puisqu’il fait partie du dispositif de DFCI, Défense des Forêts Contre les Incendies en Aquitaine et président de son groupe sur Landiras car s’il est viticulteur, Thierry Carreyre est aussi sylviculteur : il a perdu la presque totalité de sa forêt. Aujourd’hui, l’incendie semble ne plus progresser et paraît contenu « mais nous sommes encore dans la fumée comme tous les matins » depuis le 18 juillet précise-t-il. Le risque n’a pas totalement disparu et c’est pourquoi les agriculteurs et viticulteurs du lieu « arrosent avec les citernes attelées aux tracteurs tous les endroits où le feu a été éteint et évitent ainsi qu'il ne reparte » commente-t-il.
Quant à l’impact à long terme, Dominique Guignard le Président du Syndicat Viticole des Graves fait un pronostic. « La forêt tempère les variations trop importantes de températures, elle est aussi un réservoir de fraîcheur important ». La disparition de la forêt peut altérer l’écosystème viticole « mais la surface restante est bien supérieure à celle qui a brulé. La lisière de la forêt pour l’appellation Graves fait 50 km de long. Certes un gros morceau est parti mais ce ne sera pas la région qui sera impactée ». Et d’ajouter que « les Graves n’offrent pas un paysage désertique en lisière de forêt. Ces incendies sont catastrophiques pour la forêt, je ne minimise pas l’aléas, mais pour la viticulture je pense qu’il sera très mesuré. Il faut se garder d’avoir des certitudes et ce sera dans quelques années qu’on pourra avoir du recul et mesurer l’impact ». Enfin, « les fumées n’ont pas de conséquences à ce stade de développement sur le vignoble ». Un discours rassurant.
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