Jean-Luc Thunevin vend Bellevue de Tayac

La propriété en appellation Margaux a été acquise par un groupement foncier viticole pour la somme de quatre millions d’euros. Elle sera désormais exploitée par Vincent Fabre. Une opération stratégique pour les deux viticulteurs.

« J’étais au maximum de ce que je pouvais faire avec Bellevue de Tayac. Vincent Fabre peut aller plus loin que moi. » Ce sont les propos de Jean-Luc Thunevin concernant la récente vente du cru bourgeois de Margaux. Acquise en 2004 et restaurée par l’inventeur des « vins de garage », la propriété de 4, 5 hectares a été cédée pour un montant de quatre millions d’euros à un groupement foncier viticole. Vincent Fabre, déjà amplement implanté en appellation Haut-Médoc (châteaux Lamothe-Cissac, la Tonnelle et Landat), est le nouvel exploitant du cru.

La vente de Bellevue de Tayac, un choix stratégique de Jean-Luc Thunevin pour conforter sa présence rive droite : « la somme recueillie dans la vente était déjà réinvestie à Saint-Emilion avant même la conclusion définitive de la transaction. Elle me permet de combler cet endettement », explique-t-il. Une satisfaction que Vincent Fabre partage : « Jean-Luc Thunevin a accompli un excellent travail sur cette propriété. Avec un terroir de qualité, Bellevue de Tayac a un potentiel très intéressant » selon lui. « Le vignoble est jeune, il a été arraché et replanté à haute densité récemment. La culture des vignes a été bien faite » précise Vincent Fabre. Pour faire progresser encore davantage le cru bourgeois, il « ambitionne d’améliorer le tri des vendanges, la sélection des cuvées et l’élevage ».

Le vin de la propriété est commercialisé dans la fourchette de prix haute pour les crus bourgeois, soit plus de 30 €. Voici les commentaires de dégustation sur le millésime 2010, extraits du dossier « cru bourgeois » de Terre de Vins n°28, actuellement en kiosques : très joli vin, tout en équilibre. Nez fin, sur le fruit, bouche raffinée, élégante, suave, d’une grande fraîcheur, finale sur le menthol, beaux tannins suaves (15, 5/20).

Laura Bernaulte