Vendredi 27 Décembre 2024
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16.01.2023
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Les caves du champagne Taittinger sont fermées pour deux ans en raison de travaux. La Maison propose aux visiteurs une alternative œnotouristique pour le moins originale : trinquer à la table de Thibaut IV de Champagne, en son ancien hôtel de la rue de Tambour à Reims !
Dans l’hôtel des Comtes de Champagne, une grande table reprenant la forme en U des banquets médiévaux a été dressée. Les visiteurs sont invités à prendre la place des anciens convives, celle de Thibaut IV, maître des lieux, et de ses hôtes, l’archevêque de Reims « Guillaume aux blanches mains », le Sénéchal de Joinville, vassal à la fidélité douteuse, ou encore la dame des pensées du Comte, la Reine Blanche… Avec très peu de moyens – le décor est minimaliste – le visiteur est ainsi plongé en plein XIIIe siècle, et tandis que lui est contée la folle histoire de Thibaut IV, grand inspirateur de l’amour courtois et chevalier sans peur et sans reproche, il déguste deux cuvées iconiques de la Maison : Le Brut Réserve et le Comtes de Champagne 2012.
Les troubadours qui ont monté cette jolie narration ont tous un lien ancien avec la Champagne et la famille Taittinger. La voix off et le récit sont l’œuvre de la comédienne Armelle Lesniak (Maeva dans Caméra Café !) dont le parrain n’était autre que Jean Taittinger ! Pour la musique, c’est le groupe » Alla Francesca » qui interprète les compositions de ce Comte poète qui lui valurent le surnom de « Thibaut le Chansonnier ». Vitalie Taittinger, la présidente, a aussi fait appel à un compositeur local, Yuksek. « Il est connu pour ses talents de mixeur de son électro. Mais derrière toute musique contemporaine, il y a souvent un vrai bagage classique. Nous avons eu à Reims la même professeure de piano ! » Quant à l’histoire, c’est le professeur de la faculté de Reims Patrick Demouy qui apporte sa caution.
Alors que l’on submerge souvent d’images les touristes avec une surabondance de moyens numériques, ici au contraire, comme lorsqu’on lit un livre, on a préféré faire confiance à l’imagination des participants, ce qui rend l’expérience plus intime. Pour autant la magie fonctionne sans effort tant la poésie du parler de l’époque est évocatrice : « quand je vous vis mon cœur si fort a tressailli, qu’il est resté auprès de vous quand je partis ». Ah ! Comme la délicatesse de l’amour courtois, à l’heure d’#Me Too, peut faire rêver, cet art de courtiser secrètement une dame d’un rang supérieur avec élégance, en accomplissant de grands défis. Quant au pauvre Thibaut IV, le malheur a voulu qu’il occupe un rang si haut que la seule femme qui le dépassa dans la hiérarchie du royaume fusse la reine elle-même, rendant son amour impossible…
En écoutant cette histoire, on comprend sans peine qu’elle ait inspiré la famille Taittinger. Ne sont-ils pas les seigneurs contemporains de la Champagne ? Jean Taittinger fut ministre et maire de Reims. À l’image des Comtes, brillants organisateurs des foires de Champagne, ses enfants et petits-enfants sont des commerçants habiles à la tête d’une marque internationale. Une fortune amassée que ces grands princes mécènes utilisent pour financer les arts: Pierre-Emmanuel a repris l’atelier de vitrail Simon-Marq et initié la restauration de l’hôtel des Musiciens… Enfin, suivant l’exemple du Chansonnier, ils sont eux-mêmes d’authentiques artistes (Vitalie a fait des études de dessin !). Voilà pourquoi on leur pardonne aisément les libertés qu’ils prennent avec l’histoire, celles-ci n’étant en somme qu’une forme de licence poétique s’inscrivant dans la plus pure tradition médiévale. Ainsi en va-t-il de la légende du chardonnay ramené de Terre sainte par Thibaut IV. Patrick Demouy nous confie « Jacques Le Goff aimait à dire que la plus grande conquête pour les Européens des Croisades avait été l’abricotier et il est certain que beaucoup de matériel végétal a été à l’époque importé, même si le chardonnay n’est apparu qu’au XIXe siècle ». Il en va de même de « l’Hôtel des Comtes de Champagne ». « Ce n’est pas une appellation d’origine contrôlée. Le nom lui a été donné par un érudit du XVIIIe siècle. Il avait en réalité été bâti par une famille de marchands. Néanmoins, à l’occasion des sacres, il est possible qu’il ait accueilli les Comtes. On sait que la ville établissait alors à la manière du Michelin un classement des demeures patriciennes les plus confortables dont les propriétaires auraient l’honneur d’accueillir les hôtes les plus illustres. »
Prix : 60 € / pers. (6 à 17 ans 13 €)
À faire en famille !
cellars-booking.taittinger.fr
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