Vendredi 27 Décembre 2024
©Pauline Pineau
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27.04.2022
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Le premier Grand Week-end des Crozes-Hermitage a remporté un franc succès avec 2400 entrées et de nombreux cartons de vins dans les coffres des voitures. Le nouveau marché aux vins, rendez-vous de dégustation et d’œnotourisme qui se veut la nouvelle vitrine de l’appellation devrait se tenir chaque année en avril.
« On ne s’attendait pas à un tel succès reconnaît Yann Chave, co-président de l’interprofession de Crozes-Hermitage pour le collège Production. On voulait un véritable marché aux vins initié par des vignerons comme il y en a déjà à Chavannay, Cornas et Ampuis qui ont une belle notoriété. Mais on craignait un peu la proximité en date du marché d’Ampuis qui se tiendra le week-end prochain, décalé pour cause de Covid - il se tient d’habitude en janvier. Finalement ça n’a pas empêché les gens de venir, des environs, de Lyon et même de plus loin. C’était l’occasion de faire déguster et de vendre nos vins (d’où l’avantage du grand parking) et d’avoir de vrais échanges avec le grand public ».
La première édition du Grand Week-end des Crozes-Hermitage a enregistré plus de 2400 entrées du vendredi après-midi au dimanche soir. Aux côtés des 40 producteurs de Crozes regroupés derrière un même comptoir à l’espace Eden à Mercurol-Veaunes, une dizaine d’invités d’appellations voisines comme les domaines Coursodon, Alain Voge ou le Tunnel. « Nous voulions aussi renouveler l’image de l’appellation car le salon de Tain qui a lieu en février depuis une trentaine d’années mais qui n’est pas organisé par des vignerons périclite et en regroupant des exposants de toutes les appellations de la vallée du Rhône Nord, il n’est pas une vitrine représentative de nos vins ».
Vers une montée en puissance
A l’Espace Eden, la règle était claire : pour les 40 vignerons drômois, que des crozes, rouges et blancs sur le présentoir, ni vins de France ou même d’IGP Collines Rhodaniennes. Le modèle était ampuisien voire beaunois pour que le week-end soit consacré à la fois à la dégustation mais également à l’œnotourisme, d’où le choix d’avril pour cette première édition du Grand Week-end des Crozes-Hermitage « Nous tenions à cet ancrage local pour créer du lien avec les consommateurs et qu’on puisse les retrouver non seulement sur le salon mais également dans les off des vignerons, dans les caveaux ou les restos ». Quelques restaurants proposaient des formules inédites notamment des menus locavores comme au Tournesol à Tournon (07) ou une magnifique rencontre vigneronne avec des accords mets-vins sur quelques vieux millésimes, certains en magnums ou jéroboams, des domaines Combier et Graillot chez André, le bistrot d’Anne-Sophie Pic à Valence.
Fort de ce succès, le marché aux vins devrait être renouvelé tous les ans et pourrait même monter en puissance avec une journée ou une demi-journée supplémentaire, des master classes en amont et davantage de collaborations avec les restaurants des environs qui affichaient tous complet pour l’occasion, y compris la cantine foodie sous tente devant l’espace Eden. « On a vraiment pu constater le succès indéniable des Crozes-Hermitage pendant tout le week-end, se réjouit Yann Chave. Il est loin le temps où quand on allait avec nos vins à Nantes ou au Touquet il y a 25 ans, non seulement les gens n’avaient jamais entendu parler de l’appellation mais ils ne voulaient même pas goûter les vins en prenant un air dégoûté. C’était déprimant et ça ressemblait à de l’évangélisation ». Aujourd’hui, tous les consommateurs semblent convertis.
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