Samedi 23 Novembre 2024
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25.07.2023
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Les expérimentations et les financements se mettent en place via l’Adelphe et Citeo pour organiser la consigne et la filière de réemploi des bouteilles.
Il existait déjà le recyclage qui relevait de la collecte des bacs jaunes et verts. La mesure annoncée par la secrétaire d’État à l’Écologie, Bérangère Couillard, et qui devrait être actée par le gouvernement en septembre lance un plan ambitieux de réemploi des emballages. « Il y avait déjà des discussions sur le sujet depuis 2018, mais elles étaient en attente d’études sur les performances de la collecte selon les méthodes choisies, consigne payée avec l’emballage, récompenses en magasins pour l’incitation, meubles de dépôts ou automates… explique Aurélien Bernard, chef de projet Réemploi Citeo. Les expérimentations devraient être mises en place l’an prochain. La question est de savoir si on stimule l’existant par ces moyens ou si on met en place une consigne spécifique pour le réemploi dans le cadre de la loi Agec (Anti-Gaspillage pour une Économie Circulaire) votée en 2020. » L’objectif de résultats porté par Adelphe et Citeo est de 5 % pour les emballages mis en marché d’ici deux ans, 10 % en 2027 tous secteurs confondus. Pour cela, 5 % des éco-contributions vont être concentrées sur le réemploi (environ 50 M€, 350 M€ d’ici 2029) pour des projets portés par Citeo et Adelphe. Ils serviront à subventionner notamment des expérimentations sur des automates, les lignes de lavage, une modernisation de ligne de conditionnement. Le financement pourra varier de 50 à 70 % des investissements éligibles (les dossiers doivent être déposés avant le 1er novembre.).
Des prototypes de bouteilles standard à l’étude
Le programme prévoit également de créer des emballages standards afin qu’ils soient restituables partout en France. Des appels d’offres seront lancés auprès des verriers pour quatre références prioritaires, principalement pour les jus de fruits, les crèmes fraiches et les bières mais également, dans un deuxième temps, pour les vins. « Ils bénéficieront de deux prototypes dont le design est en réflexion pour une bouteille bordelaise et une bourguignonne, précise Aurélien Bernard. Elles devraient s’adresser en priorité à des metteurs en marché restant dans l’Hexagone en particulier pour des vins à rotation rapide comme des rosés standards, ou pour des vins en distribution sélective. »
Un bilan environnemental favorable au recyclage
Le projet ReUse concernant la consigne de réemploi en Grande Distribution porte sur 1,2 Md€ pour l’agroalimentaire. « En ce qui concerne la branche vins et spiritueux, tout le monde va se mettre autour de la table pour réfléchir à comment embarquer le consommateur, prévoir des lieux de collecte, la logistique retour des bouteilles, le lavage à externaliser ou à étudier en interne, avec quel dispositif… Les sujets de réflexion ne manquent pas ; ils feront l’objet de différents ateliers dans les prochains mois » explique Aurélien Bernard.
Une étude sur le réemploi et l’impact environnemental a été publiée par l’Ademe, l’Agence de la transition écologique. Elle a analysé l’impact de l’extraction de la matière pour la fabrication des emballages, surtout lorsqu’il s’agit d’un usage unique, versus celui du recyclage. À chaque rotation, l’impact de l’extraction diminue, celui du recyclage augmente, mais il semble que plus les rotations sont nombreuses, plus le bilan carbone penche en faveur du recyclage, confirmant ainsi les conclusions d’une première étude réalisée par Deroche consultants. L’Ademe a donc multiplié les scénarii des différentes Analyses du Cycle de Vie (ACV) en fonction du nombre de rotations et de retours. « Pour le verre, l’impact environnemental se révèle bénéfique dès le deuxième tour sur la majorité des indicateurs » affirme l’expert de Citeo. Reste donc à organiser la filière.
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