Jeudi 26 Décembre 2024
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07.04.2024
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1964 – 2024 : la capsule à vis fête cette année ses soixante ans avec Stelvin®, la marque à l’origine de l’innovation. Si aujourd’hui le succès commercial de la capsule à vis n’est plus à démontrer : une bouteille de vin sur trois dans le monde est bouchée avec une capsule à vis, l’innovation a eu du mal à s’imposer sur le marché du vin. Retour sur son épopée commerciale.
Distribuées dans quarante pays à travers le monde, les capsules à vis Stelvin® représentent aujourd’hui une référence incontournable dans le monde viticole. L’histoire commence en 1964 en Bourgogne. La société Le Bouchage Mécanique, lance Stelcap-vin, qui deviendra ensuite Stelvin® en 1975, fait d’abord face à la méfiance de certains experts en tant qu’avant-gardiste. Puis c’est en Australie et en Nouvelle-Zélande qu’elle s’impose progressivement, le marché français s’avérant plus conservateur, illustrant à perfection l’adage selon lequel : « nul n’est prophète en son pays … »
Un démarrage difficile
Le principal avantage de la capsule à vis, par rapport au bouchon traditionnel, est de prévenir le goût de bouchon. Ainsi, l’invention fut d’abord adoptée par les vignerons suisses à partir de 1972 pour le bouchage des vins issus de chasselas particulièrement fragiles et sensibles à la molécule TCA, responsable de la contamination des vins. Ensuite, il faut attendre la fin des années 1970 pour que Stelvin® connaisse un premier succès commercial. En 1980, le groupe ACI réunissant les viticulteurs et les négociants les plus influents d’Australie, présente l’innovation comme une solution d’avenir. Dans les années 1990, une pénurie de liège qui menace la production viticole australienne, permet à l’invention de se hisser comme première solution de bouchage du pays. En 2001, le mouvement « The Screw cap Initiative » achève cette transition.
L’essor dans les années 2000
Il faut presque quarante à l’innovation pour s’imposer. Stelvin® connaît une grande accélération dans les années 2000 et conquiert de nouveaux marchés, notamment les vins californiens, chiliens, espagnols et allemands. C’est aussi à cette période que Stelvin® perce sur le marché français notamment grâce à la collaboration avec de prestigieux domaines tels que les Vignobles André Lurton et Laroche en 2003 et le Domaine Albert Mann en 2005.
Stelvin connaît depuis les années 2000 une expansion spectaculaire. En 2009, la marque rejoint le Amcor Limited, groupe mondial d’emballages d’origine australienne et profite désormais d’une structure internationale.
Et sur le marché français ?
Invention française, la capsule à vis a pourtant eu du mal à convaincre un secteur viticole particulièrement conventionnel et chargé de traditions, malgré un lancement retentissant en 1968. Devant huissier, douze bouteilles de Mouton-Cadet sont mises en cave à la Tour d’Argent : six bouteilles bouchées traditionnellement avec un bouchon en liège et six autres bouchées avec une capsule à vis. Un an plus tard, a lieu une dégustation comparative à l’aveugle des deux lots et le verdict tombe : les capsules à vis sont tout aussi qualitatives pour conserver le vin.
Depuis cette expérience la capsule à vis a fait ses preuves à grande échelle et a finalement convaincu les vignerons français…moins les consommateurs toujours attachés au cérémonial d’ouverture et au « pop » qui l’accompagne. Juliette Presse, chef de projet communication chez Amcor, illustre ce paradoxe : « les vignerons s’adaptent de plus en plus à leurs marchés. Certains conservent un bouchage en liège sur le marché français mais à l’export optent pour la capsule à vis ». Chez Laroche, par exemple, le bouchage vis concerne une partie de la gamme Chablis pour les marchés export.
Depuis 20 ans, la capsule à vis s’est imposée comme un bouchage alternatif et son avenir semble davantage assuré que son démarrage incertain. En Europe, chez les 18-34 ans, 41 % des consommateurs expriment une préférence pour la capsule à vis, sans doute plus facile à manipuler que le tire-bouchon !
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