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Les Charentes sous la grêle

Auteur

Jean-Charles
Chapuzet

Date

19.06.2024

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De la flotte, de la flotte, des grêlons et encore de la flotte, le cognaçais essuie une météorologie tropicale prompte à mettre les viticulteurs en alerte sinon à les exaspérer. 

Les orages grondent sur les Charentes et pas seulement à l’endroit de la tension économique. Dans la nuit du 17 au 18 juin, un orage de grêle est passé dans le nord de l’appellation, arrivant par la côte au niveau de Mortagne-sur-Gironde, passant par Saint-André-de-Lidon, Gémozac pour aller se perdre vers Matha. Des dégâts notables sont à déplorer. « Notre vignoble se partage sur trois sites, Mérignac et Courpignac ont essuyé de fortes pluies mais c’est le vignoble de Gémozac qui a pris cher, les grêlons étaient impressionnants, il ne reste pas grand-chose, sur les 14 hectares je pense à une perte de 70%, c’est très martelé, la seule parcelle sauve est celle protégée par un bois », explique le viticulteur Victor Chotard. Nouvelle frayeur dans la nuit du 18 au 19 juin avec des coups de tonnerre sur l’ensemble de la région faisant trembler les acteurs du cognaçais. Les canons à grêle étaient prêts à faire feu. A priori, ce fut plus de peur de mal mais ce sont encore des torrents de pluie qui se sont abattus. A Segonzac, au domaine Frapin, le pluviomètre a enregistré 54 millimètres dans la nuit : « C’est énorme, d’autant que ça s’ajoute à des semaines de pluies en continue, le dégât n’est pas suspendu à la grêle pour l’instant mais à la pression du mildiou, toute cette humidité liée à des températures assez chaudes forment un cocktail idéal au développement de cette maladie », explique Patrice Piveteau, directeur-général de la maison comptant plus de 200 hectares. L’annonce récente de la baisse du cotât ne permet pas pour autant aux viticulteurs d’être moins vigilant. « Toutefois on peut choisir des parcelles, mettre en chaume des hectares pour mettre en adéquation l’investissement et les rentrées financières », souligne Frédéric Bourgoin, viticulteur du côté d’Angoulême et à la tête de marque éponyme. C’est une année viticole sous haute tension. 

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