Accueil A table Les crus classés de Graves célèbrent Bocuse à l’Abbaye de Collonges

Les crus classés de Graves célèbrent Bocuse à l’Abbaye de Collonges

Accabailles des crus classés de grave

Les 16 Crus Classés de Graves étaient présents hier soir pour le dîner des Accabailles à Lyon ©J. Bouchet

Auteur

Julia
Bouchet

Date

02.12.2024

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Hier soir, l'Abbaye de Collonges, à Lyon, a vibré aux accents de la gastronomie et du vin. La 33ᵉ édition des Accabailles des crus classés de Graves, un événement annuel célébrant traditionnellement, la fin des vendanges, en réunissant les vendangeurs autour d'un repas, a choisi ce lieu emblématique pour rendre hommage à Paul Bocuse, figure incontournable de la cuisine française.

Cet événement, profondément enraciné dans la tradition bordelaise, marque la fin des vendanges et rend hommage aux trésors du terroir des Graves. Depuis leur création en 1990, les Accabailles ont sillonné les châteaux de la région, du château Haut-Brion en 1995 au château Pape Clément en 2008. Cette année, la soirée avait une résonance particulière, en l'honneur des 100 ans du légendaire chef Paul Bocuse, figure emblématique de la cuisine française. Comme le souligne Olivier Bernard, président de l’Union des crus classés de Graves : « Chaque année, depuis 33 ans, les Accabailles se déroulent dans différents, et nous avons fait le choix de venir à Lyon cette année. Même si Monsieur Paul est né en 1926, ses 100 ans sont fêtés à la Lyonnaise… c'est-à-dire sur 4 ans ! »

L'âme des Crus Classés de Graves

Le dîner a offert une expérience gustative exceptionnelle, mettant à l'honneur les produits cher au cœur de Bocuse et les vins prestigieux des Graves. Le menu, soigneusement élaboré, a débuté par une gourmande cassolette de homard sublimée par des petits légumes, suivie d'une traditionnelle volaille de Bresse, que Bocuse aimait tant, rôtie à point et nappée d'un jus truffé. Les fromages affinés de la Mère Richard et les douceurs de la Maison Bernachon ont conclu ce repas gastronomique. Pour accompagner ce festin, une sélection rigoureuse de Crus Classés de Graves a été proposée. « La force des crus classés de Graves, c'est avant tout un équilibre. Et ce sont ces équilibres qui permettent aux grands vins d'être beaux quand ils sont jeunes, et de vieillir admirablement » explique Olivier Bernard.

En rouge ou en blanc, des vins élégants

En blanc, le Château Couhins-Lurton 2019, avec ses notes d'agrumes confits et de fleurs blanches, a séduit par sa fraîcheur et sa vivacité. Le Bouscaut 2018, plus puissant, a révélé des arômes de fruits exotiques et de miel. Le Domaine de Chevalier, en 2017, a impressionné par sa complexité, alliant notes de fruits blancs, de pierre à fusil et de boisé. Le Château Carbonnieux 2015, quant à lui, a offert une élégante expression des Graves, avec des notes florales et minérales. Côté vins rouges, le Château Olivier 2014, avec sa structure tannique affirmée et ses arômes de fruits noirs et d'épices, a démontré la puissance des rouges de Graves. Le Latour-Martillac 2010, plus complexe, a dévoilé des notes de fruits noirs mûrs, de sous-bois et d'épices douces. Enfin, le Château Malartic-Lagravière 2009 a séduit par son élégance et sa finesse, avec des tanins soyeux et des arômes de fruits rouges.

Pour clore ce dîner en beauté, un accord parfait a été proposé : un assortiment de fromages et un Château Haut-Brion 2006, unique grand cru classé en 1855 de Pessac-Léognan. « 2006 est un très beau millésime à Bordeaux. C'est un vin d'une grande maturité, d'une grande douceur » décrit Jean-Philippe Delmas, directeur général délégué de château Haut-Brion.

Un cadre à la hauteur de l'événement

caisse de magnum devant le limonaire
L'orgue géant capable de reproduire les sonorités du jeu de 110 musiciens ©J. Bouchet

Située à quelques encablures de Lyon, sur les bords de Saône, l'Abbaye de Collonges est bien plus qu'un simple restaurant. Dans cette ancienne ferme transformée par le célèbre Paul Bocuse, en hommage aux moines de l'île Barbe, l'ambiance guinguette règne en maître. Au cœur de ce décor festif, un limonaire géant, pièce maîtresse conçue par la marque Gaudin (du nom Paul et Pierre Gaudin, frères et concepteur d'orgues) en 1900, trône en majesté. Avec ses 103 touches, ses 20 registres automatiques et ses nombreux automates, ce véritable orchestre mécanique offre un spectacle sonore époustouflant, et serait équivalent à un orchestre de 110 musiciens transportant les convives dans l'univers enchanteur des fêtes foraines, et du cirques, passions qui animaient Paul Bocuse.