Jeudi 26 Décembre 2024
« Rappelons qu’être guide conférencier, c’est un diplôme, c’est un métier », redit l’association des guides de Nouvelle-Aquitaine dans sa lettre ouverte. (photo Vincent Bengold, OTCBM)
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14.04.2020
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Sans visites œnotouristique dans les vignobles, les guides conférenciers voient leur activité stoppée net par le confinement. Dans le Bordelais, l’association des guides de Nouvelle-Aquitaine tire la sonnette d’alarme.
« Ce mois de mars, j’ai perdu plus de 50% de mon chiffre d’affaires. En avril, je prévois une perte de plus de 60% et en mai, de 100% ». Pourtant, Chloé Cazaux Grandpierre fait partie des guides conférenciers qui s’en sortiront sans doute le mieux. La vice-présidente de l’association des guides de Nouvelle-Aquitaine affiche un profil de « mouton à cinq pattes » en cumulant plusieurs activités : guide dans le vignoble bordelais mais aussi formatrice (à l’IBSM Wine School Bordeaux et à la CCI) et sommelière spécialisée dans le saké. Chloé Cazaux Grandpierre est également une des rares guides conférencières à avoir créé sa propre entreprise, une SARL, et à proposer un service de chauffeur avec voiture.
C’est tout le problème des guides conférenciers, ambassadeurs du vignoble et du patrimoine mais petite main de l’activité œnotouristique pourtant indispensable aux visites. La diversité des statuts les expose de plein fouet aux conséquences du confinement et à l’arrêt total de leur activité liée au tourisme. A Bordeaux, l’association des guides de Nouvelle-Aquitaine rassemble quelque 140 guides conférenciers diplômés, titulaires d’une carte professionnelle.
« La grande majorité sont en micro ou en autoentreprise. Certains sont vacataires ou salariés d’offices de tourisme ou d’agences. D’autres devaient commencer des CDD pour la saison. » Sans compter les guides non diplômés qui échappent au radar. D’où la difficulté pour bénéficier d’un dispositif de soutien, même si le fonds de solidarité est ouvert aux guides, témoigne Chloé Cazaux Grandpierre qui a pu en profiter en mars. « Certains ne toucheront rien ». La saison débute en mars pour battre son plein en juin, jusqu’en octobre. « Toutes les heures de travail ont été annulées en mars, compte la vice-présidente. En avril et en mai également. »
Une croix sur les croisières à Bordeaux ?
« La situation est assez stressante et nous avons peu de visibilité jusqu’en septembre. » Les touristes accepteront-ils de revenir dans des destinations très fréquentées ? Préfèreront-ils des sites plus privatisés ou isolés ? « A Bordeaux, nous sommes aussi dépendants des croisiéristes, très liés avec le vin (42 000 passagers en croisières maritimes et 21 500 passagers en croisières fluviales sans compter les 123 000 passagers des balades fluviales à la journée, selon Bordeaux Tourisme & Congrès). Or on a eu plusieurs exemples de bateaux de croisière bloqués en quarantaine à cause du coronavirus. Certains vont faire une croix sur les croisières cette année. Or, pour plusieurs guides de l’association, les croisières représentent 99% de leur chiffre d’affaires. »
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L’association des guides de Nouvelle-Aquitaine a publié le 6 avril une lettre ouverte s’alarmant de la situation. « Avec les entreprises qui nous emploient, nous avons essayé de faire reporter les voyages plutôt que de les faire annuler. Mais l’initiative est arrivée tardivement. Et tout ce qui a été annulé cette année ne pourra pas être rattrapé. »
Reste un douloureux sentiment d’impuissance pour un métier considéré comme le dernier maillon de la chaîne touristique. A long terme, l’association de Nouvelle-Aquitaine espère que le statut du guide conférencier soit retravaillé pour un cadre plus sécurisé qui fasse mieux la différence avec les « free tour » (des visites sans guide diplômé où l’intervenant est rémunéré au pourboire), considérés comme de la concurrence déloyale. L’association souhaite aussi une prochaine promotion de la destination France qui mette en avant tous les acteurs du tourisme. « Quand je crée un circuit pour visiter un vignoble, explique Chloé Cazaux Grandpierre, je choisis plusieurs propriétés, un restaurant, je propose des activités, je conseille des sites à visiter… On espère que ces acteurs économiques nous rendent la pareille et travaillent ensemble dans un cercle vertueux au niveau local. »
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