Jeudi 26 Décembre 2024
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14.02.2013
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Organisé dans le cadre du Festival Sud de France, fort de ses succès à Londres, New-York, Mexico, São Paolo/Rio de Janeiro, Düsseldorf/Cologne et Shanghai, le Printemps du Languedoc-Roussillon revient pour la deuxième année consécutive à Paris, du 1er au 21 avril.
Le principe en est simple : il s’agit d’une opération de promotion intensive visant à stimuler les ventes de vins Sud de France en CHR afin que le chiffre d’établissements possédant au moins une référence de ces vins à leur carte continue sa croissance (43% en 2012 contre 30% en 2008).
En prélude du Printemps cette année, le Salon des vins du Languedoc-Roussillon – organisé conjointement par la Région Languedoc-Roussillon, le Conseil Interprofessionnel des Vins du Languedoc et Sud de France Développement – a vu sa renaissance, ce 11 février, après dix ans d’interruption.
33 vignerons indépendants et caves, sur la base du volontariat et par tirage au sort, en raison du nombre élevé de réponses spontanées (plus de 70), sont venus à la rencontre de plus de mille professionnels de la restauration et cavistes, ciblés selon trois catégories : restaurants (brasserie, moyen et haut de gamme) détenteurs d’au moins 3 vins du Languedoc-Roussillon à leur carte, restaurants détenteurs haut de gamme (avec un menu à plus de 40 €) et restaurants non détenteurs. Leur but à tous : étoffer, ou de commencer, leur ficher parisien.
Pour Philippe Borda du Domaine du Rouge-Gorge (AOC Faugères) et de celui des Affanies (Vin de Pays du Languedoc), qui au fil de ces dix dernières années a réussi à se constituer patiemment un beau fichier clientèle parisien de plus de 80 brasseries, la priorité est une montée en gamme dans les établissements. Charles-Walter Pacaud du Domaine La Croix Chaptal (AOC Coteaux du Languedoc Terrasse du Larzac), lui dispose déjà un bon réseau auprès des cavistes parisiens grâce à des opérations « vin du mois », mais aimerait commencer à être référencé sur les tables de la capitale comme le mériterait largement sa cuvée Witiza 2009 (assemblage de Carignan, Grenache noir, Mourvèdre et Syrah), issue d’une sélection parcellaire du terroir des Terrasses du Larzac. Quant à Françoise Antech-Gazeau (Antech – AOC Crémants et Blanquette de Limoux), impossible de boire ses crémants ou blanquettes sur Paris. Il faut aller à Londres ou au Bistrot Ducasse, et à Manhattan où sa cuvée Héritage en crémant (60% Chardonnay, 20% Chenin, 10% Mauzac, 10% Pinot Noir) est servie comme « bulle au verre ».
Une tendance qui se renforce malheureusement. Les cuvées haut de gamme sont bien distribuées au niveau local grâce à leur notoriété, et sur le marché international, moins frileux que le national. A new French Paradoxe, à renverser impérativement !
Les organisateurs de ce Printemps devraient demander à la première table de France, celle de l’Elysée, qui ne possède que trois références en vins du Languedoc-Roussillon, d’être partenaire de cette opération afin de montrer l’exemple et de marquer les esprits.
Texte et photo Jean Dusaussoy
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