Samedi 21 Décembre 2024
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12.01.2021
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Bruxelles a dit « regretter » l’entrée en vigueur mardi de nouvelles taxes américaines sur certains produits européens dans le cadre du vieux litige entre Boeing et Airbus, qu’elle espère solder avec l’arrivée prochaine du président Joe Biden.
« Nous regrettons que les États-Unis aient choisi d’ajouter d’autres produits de l’UE à leur liste de représailles », a affirmé mardi une porte-parole de la Commission européenne. L’exécutif européen se dit « impatient » de s’engager « de manière constructive avec la nouvelle administration américaine pour résoudre ce différend de longue date dans le cadre d’un programme transatlantique renouvelé », a-t-elle insisté.
Cette administration « aura les mains libres pour négocier », ont renchéri les producteurs de cognac par la voix du directeur général de leur interprofession (BNIC), Raphaël Delpech. « Nous espérons que le gouvernement français, l’Union européenne trouveront les moyens d’engager une discussion extrêmement rapide avec cette nouvelle administration pour d’une manière ou d’une autre arriver au moins à sortir nos produits de ce mauvais pas et suspendre les droits actuellement appliqués », a déclaré à l’AFP Nicolas Ozanam, directeur général de la fédération des exportateurs de vins et spiritueux en France (FEVS).
« Les sujets ne seront pas réglés le 21 janvier du fait de l’arrivée de M. Biden », a toutefois averti M. Ozanam, soulignant l’urgence de la situation, les entreprises perdant de la trésorerie et risquant de perdre des parts du premier marché mondial, avec « potentiellement plus d’un milliard d’euros de pertes pour le secteur ».
« Nous exhortons vivement les États-Unis, l’UE et le Royaume-Uni à retourner à la table des négociations sans délai et à parvenir à un accord pour suspendre immédiatement ces taxes », a déclaré une coalition de 21 organisations commerciales américaines, britanniques et européennes du secteur des vins et spiritueux. L’application des nouvelles taxes est « contreproductive » et « ne contribue pas à créer un climat de confiance pour trouver une solution négociée », a estimé pour sa part Airbus, qui fait « confiance » à l’Europe pour défendre ses intérêts.
Washington avait annoncé en fin d’année des droits de douanes supplémentaires à partir du 12 janvier, visant des produits français et allemands: +25% sur les vins non pétillants, moûts de raisin et cognacs, et +15% sur les pièces de fuselage, d’empennage et autres pièces aéronautiques.
Ces taxes entrent en vigueur à quelques jours de la fin du mandat de Donald Trump, pendant lequel les relations commerciales des États-Unis avec l’UE se sont profondément détériorées. Elles s’ajoutent à celles déjà imposées depuis 2019 sur des importations européennes comme le vin, le fromage, l’huile d’olive ou le whisky, ainsi que sur les avions d’Airbus. Washington avait été autorisé à les appliquer par l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Dans une décision miroir en octobre 2020, l’institution avait également autorisé l’UE à mettre en place des tarifs sur des produits importés des États-Unis.
Airbus et son concurrent américain Boeing, et à travers eux l’Union européenne et les États-Unis, s’affrontent depuis octobre 2004 devant l’OMC sur les aides publiques versées aux deux groupes, jugées illégales, dans le conflit commercial le plus long et le plus compliqué traité par le juge de paix des échanges mondiaux.
Les États-Unis ont été autorisés à imposer des taxes sur près de 7,5 milliards de dollars (6,8 milliards d’euros) de biens et services européens importés chaque année, la sanction la plus lourde jamais imposée par l’OMC. En représailles, l’UE impose depuis début novembre des droits de douane sur 4 milliards de dollars d’exportations américaines.
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