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L’IGP Méditerranée en rosés-blancs

vin rosé paysage

IGP Méditerranée rosé ©F. Hermine

Auteur

Frédérique
Hermine

Date

07.03.2025

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Bien que toujours en rosé majeur, c’est le blanc qui porte désormais la croissance de l’IGP Méditerranée. Elle régule néanmoins toute sa production en fonction de la demande comme toutes les IGP du Sud-Est depuis trois ans.

L’IGP Méditerranée profite toujours d'une vaguelette rosée dans le sillage de la Provence avec laquelle elle partage de nombreux producteurs, négociants et les cépages majeurs en grenache, cinsault et syrah. L’appellation joue toujours la couleur pour les trois quarts de ses volumes avec des vignerons souvent « mixtes » qui partagent leur gamme entre AOP et IGP selon les marchés et les circuits de distribution.  

Blancs contre rouges

Mais la croissance se fait désormais sur les blancs (+12% en sorties de chais, + 25% de ventes en GMS), à volumes moindres (10 % de l’IGP Méditerranée). « Au total, ils correspondent à peu près à ceux des côtes-du-Rhône », précise la directrice Marine Gayrard. « Nous allons donc réfléchir à une communication dédiée ou en association avec les rosés ». Côté cépages, le rolle remporte les suffrages dans le Var et les Bouches-du-Rhône, le chardonnay en Camargue et dans le Vaucluse. L’IGP Ardèche est également gros producteur de blancs, en particulier en viognier, en forte progression, en chardonnay, et dans une moindre mesure en marsanne-roussane.

Les rouges en chute de 15 % souffrent davantage de la déconsommation générale. Ils sont « confrontés à la concurrence des Côtes-du-Rhône, vendus à bas prix pour épurer les stocks, estime Roger Ravoire, président de la maison éponyme et d’InterVins Sud-Est. Certains partent en distillation de crise, notamment les produits qui ne sont pas sur le fruit, quelques rosés aussi, pour apurer ce qui restait de la grosse récolte 2020 ». Le grenache maintient le cap, le merlot perd du terrain dans l’encépagement au profit de la syrah mais également du caladoc, du marselan, et même du gamay dont le profil frais et fruité gagne des consommateurs.

Marine Gayrard et Roger Ravoire
Marine Gayrard et Roger Ravoire à Wine Paris 2025 ©F.Hermine

Attention, régulation de production

La mesure de régulation de la production depuis 2022 a néanmoins favorisé l’équilibre offre-demande. Ne sont autorisés à la production que le niveau de volumes vendus l’année précédente ou avec des commandes justifiées pour un pourcentage de développement de l'ordre de 15 %. « Le vigneron ne peut pas revendiquer l’IGP si il n’y a pas en face des contrats », insiste Roger Ravoire. De surcroît, la totalité des lots doit passer sous les fourches caudines de la dégustation de revendication avec un contrôle sur cuve pour avoir une meilleure maîtrise de la qualité. « L’objectif est de parvenir à l’équilibre, pas seulement de faire une réserve interprofessionnelle pour lisser les mauvais millésimes ». L’IGP Méditerranée qui avoisine les 700 000 hl par an enregistre désormais 15 % de ventes à l’export, essentiellement en rosé (92 000 hl à + 20% en volume). Elle progresse toujours aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne, en Europe du Nord et démarre fort en Australie. En revanche, elle lève le pied sur le marché chinois trop chaotique. Des vidéos pédagogiques ont été réalisées pour expliquer l’IGP aux sommeliers, aux cavistes, et aux acheteurs anglo-saxons via les réseaux sociaux, par e-mailing et linkedin.

Sous le soleil des calanques

Côté France, une campagne sera lancée de mai à juillet sur les réseaux sociaux, en partenariat avec des sites tels que Le bon coin, Marmiton,  750 g, Vinted…. La campagne estivale, initiée il y a quatre ans, a été renouvelée sur les abribus rétro-éclairés pour offrir une meilleure visibilité aux photos couleur calanques mais toujours en rosé majeur. « Nous travaillons sur le même visuel mais en le faisant évoluer sur quelques détails », précise Marine Gayrard. Elle ciblera le Sud (Marseille et Nice, hors territoire de la Provence), Rhône-Alpes (dans les gares et aéroports de Lyon, Valence et Grenoble), l’Ile-de-France et Nantes (quatrième bassin de consommation de l’IGP). Des messages radio seront diffusés en région et sur NRJ. « L’IGP Med compte sur sa large gamme de produits et de prix pour attirer les consommateurs mais également sur quelques grands domaines et des fortes personnalités pour faire connaître l’appellation », même s'ils communiquent avant tout sur leur marque tels Studio by Miraval rosé, le Grand Blanc de Revelette ou de La Coste, Baie des Perles de Gérard Bertrand.

Des IGP du Sud-Est à bilan variable

Quant aux autres IGP dans le giron d’Inter Vins Sud-Est, les résultats sont éclectiques. Ardèche, deuxième en volume sur les trois couleurs, progresse surtout à l’export, boostée par une offre prix très accessible ; elle bénéficie d’une forte cote de sympathie sur son nom mais aussi grâce de nouveaux domaines entreprenants, et a mis en place une belle offre œnotouristique. Tout en profitant de l’aura et du talent des vignerons des grandes appellations du Rhône Nord, les Collines Rhodaniennes, particulièrement dynamiques et bien valorisées, communiquent également depuis deux ans sur les cépages anciens endémiques (dureza noir, bia blanc, arvine, chatus…). Les Alpilles décollent en rosé. Quant aux IGP de département (Vaucluse, Drôme et Bouches du Rhône) et les Coteaux des Baronnies, ils se recentrent plutôt sur les ventes directes et leur marché local.

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