Vendredi 22 Novembre 2024
(photo Michaël Boudot)
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Date
19.10.2019
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Deuxième intervenant du Café des Lumières de Lyon Tasting, Patrick Chêne est venu se confier sur sa passion pour le vin et pour son domaine Dambrun, au pied du mont Ventoux, avec en toile de fond sa carrière de journaliste et de présentateur du Tour de France.
« Le plus important pour moi, c’est l’équilibre ! » Cette profession de foi de Patrick Chêne concernant son vin pourrait tout autant s’appliquer à un coureur cycliste. C’est que l’homme connaît bien les deux univers. Après une carrière extrêmement riche dans le journaliste – comme présentateur du JT ou commentateur sportif et aujourd’hui sur La Chaîne Parlementaire – Patrick Chêne et son épouse ont acquis le domaine Dambrun en 2014. « Il y a d’abord eu deux échecs pour acheter dans le Bordelais, à Saint-Émilion, il y a 20 ans. » Il faut dire qu’à cette époque, sa cave abrite essentiellement du bordeaux : « J’avais 3 000 bouteilles dans ma cave. Aujourd’hui, je trouve ça un peu ridicule de laisser vieillir tant de vin. J’avais surtout des seconds vins de Bordeaux. Mais désormais je préfère le fruit du Rhône. »
Le voilà donc en Ventoux, lancé dans la grande aventure de la viticulture : « Il faut être complètement fou pour faire ça. Ma grande chance, c’est un premier millésime catastrophe… car les millésimes suivants j’ai pu prendre du plaisir. » Très vite, la biodynamie s’impose comme une évidence, « mais une évidence de Parisien. J’apprends mais je suis incapable d’expliquer. J’applique les principes pour ne pas agresser la terre. Et elle me le rend bien. »
Puis vient le « miracle » de la première bouteille, celle du fameux millésime catastrophe aux 80 % de raisins jetés : « Je me souviens exactement de la minute où j’ai tenu la première bouteille dans mes mains. J’étais avec un ami qui m’a dit « Tu te rends compte que c’est la première fois que tu produis quelque chose de vraiment concret ? »»
Avec humilité, Patrick Chêne concède qu’il « n’aime pas parler de [son] vin ». Il confie néanmoins que ce qui vise c’est « rester sur le fruit, sans sentir l’alcool. Et ma femme déteste le boisé et le toasté, donc je ne pouvais pas lui faire ça ! Il faut casser les codes, ne rien s’interdire. Finalement on doit pas être mauvais puisque ça se vend bien. »
Parvenu au sommet du Ventoux, Patrick Chêne peut regarder en bas et constater avec satisfaction le travail accompli en seulement cinq ans. Il peut désormais lever les yeux et viser encore plus haut.
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