Mercredi 30 Octobre 2024
Photos F. Hermine
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Date
18.01.2016
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Depuis 4 ans, les producteurs de madiran et de pacherenc de Vic-Bilh attendent les skieurs en bas des pistes des stations pyrénéennes pour leur faire goûter leur production.
Il a neigé depuis quelques jours sur la station de Cauterets dans les Hautes-Pyrénées et les skieurs sont légion sur les pistes pour profiter de la neige fraiche. A l’heure du déjeuner, ils font une pause sur la terrasse du Village gourmand, à l’arrivée du téléphérique, dans un transat ou autour d’une table en bois. Ils slaloment alors entre les stands de producteurs de sushis ou de spécialités plus régionales telles la garbure (la soupe béarnaise), la charcuterie de montagne, les fromages de brebis ou le gâteau à la broche, un verre de madiran ou de pacherenc de Vic-Bilh à la main. Les deux appellations sont quasiment voisines, à la croisée des départements du Gers, des Pyrénées Atlantiques et des Hautes-Pyrénées, à un peu plus d’une heure de voiture. 1400 ha en Madiran qui produisent uniquement des rouges, et 300 sur la même aire en Pacherenc blanc, sec ou moelleux.
A température « ambiante »
L’arrivée des skieurs en hiver est donc l’occasion pour les deux AOP de faire découvrir leurs vins sous d’autres altitudes. Certes, les conditions ne sont pas idéales dans l’igloo en toile noire qui abrite quelques vignerons volontaires. Les vins sont vite froids mais il s’agit avant tout d’offrir une découverte et un moment convivial aux skieurs. Une équipe tournante, composée d’indépendants et de coopérateurs, leur propose de goûter rouges ou blancs, secs ou moelleux. L’occasion d’expliquer ces blancs à base de petit ou gros manseng et de petit courbu et ces rouges à majorité tannat complété souvent de cabernet franc, cabernet sauvignon ou de pinenc, le nom local du fer servadou, cépage typique du Sud-Ouest.
Fruits noirs et épices
« Nous faisons goûter surtout les rouges cœur de gamme (à 7-8 €) que l’on appelle Tradition, c’est-à-dire des vins plutôt d’assemblage même si le tannat reste majoritaire, en général élevés en cuves, avec de la matière sans la charpente et des tanins plus ronds, explique l’un des producteurs, Pierre-Michel Beheity du Domaine Damiens. Ce serait dommage par ce froid de sortir les madirans haut de gamme, souvent des 100% tannat élevés en barriques, car ils se goûteraient mal et les tannins à cette température seraient trop agressifs ». L’opération, réalisée depuis 4 ans en collaboration avec le réseau N’Py des stations de l’Ouest des Pyrénées vise à rajeunir les consommateurs au moins le temps d’un week-end. « Nous sommes loin des madirans des années 80-90 qu’il fallait garder 15 ans en cave avant de les boire, reconnaît Pascal Savoret, vice-président de l’appellation. Et d’ailleurs, les 30-35 ans qui découvrent le madiran n’ont plus cette image de vins surpuissants et surextraits ; ils retiennent surtout les arômes de fruits noirs et d’épices et les apprécient autour d’un apéritif-tapas ou d’un plateau de fromages-charcuteries ». A essayer également avec un risotto aux cèpes, un plat de spaghettis bolognaise ou une viande rouge grillée dès que l’on redescend en plaine.
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