Mercredi 25 Décembre 2024
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21.07.2014
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On ne connaît pas les Merlet pour leurs vins. Et pour cause, ils sont liquoristes depuis trois générations (voir site officiel). C’est surtout Gilles, le père qui reprend l’activité en 1972 et replante des champs de cassis en Saintonge (actuellement en cours de demande d’une Indication Géographique Protégée). Il croit aux vins de pays charentais, pas seulement en tant que bases de cognac mais pour élaborer des vins mousseux et tranquilles. Il développe surtout les liqueurs, de plus en plus tendance chez les jeunes consommateurs. L’idée a succès va débarquer en Charente dans les bagages d’un tennisman américain d’origine russe, Raphaël Yacoby, qui espère bien surfer sur le succès aux États Unis d’Alizé, une liqueur orange à base de cognac et de fruits de la passion. Il veut une liqueur jaune à 25° dans une bouteille de champagne ; elle sera bleue à 17° dans une bouteille conique et s’appellera du nom bizarre d’Hpnotiq (prononcer Hypnotik). La nouvelle liqueur a base de passion, orange, ananas et autres ingrédients secrets, appartient a Yacoby (Gilles Merlet ayant voulu se contenter du rôle de producteur) et se vendra jusqu’à 10 millions de bouteilles au début du 21éme siècle. (3 millions aujourd’hui).
Brother’s cognac
C’est la rampe de lancement d’innovations à tout va chez les Merlet. Gilles est rejoint par ses deux fils, Pierre à la distillerie, Luc sur les routes et surtout dans les bars, à faire connaître les produits maisons à ses potes barmen. En 2007, ils rachètent une distillerie de cachaça au Brésil pour produire la marque Leblon sur le même concept marketing qu’Hpnotiq. Les volumes sont encore faibles (60 000 caisses) mais la cachaça a le vent en poupe dans son élégante bouteille, boostée par la Coupe du Monde bien sûr. Les Merlet ne renient pas le produit « régional » pour autant : ils produisent sur leurs 40 ha de vignoble les cognacs Renault, Gronstedts, Monopole et depuis peu, le cognac maison Brothers Blend.
Des aros qui ont du goût
Fort de leur savoir-faire de liquoriste, ils se sont tournés depuis cinq ans vers un autre produit tendance, les vins aromatisés. Mais foin d’arômes artificiels, la gamme AS (Apéro Sympa), dans des bouteilles « fun » et jeunes, est à base de vrais jus de fruits, de distillats et d’extraits de cassis maison. Et on sent la différence ! Au rosé-pamplemousse inévitable, au traditionnel merlot-cassis, au sauvignon-poire délicat est venu récemment s’ajouter un blanc passion-citron et un effervescent Glamour Fizz, à base de fruits rouges et d’hibiscus. De quoi rafraîchir les palais lors des festivals d’été surtout dans le grand Ouest, de Nantes à Biarritz, et à un prix léger, entre 4 et 6, 50 € selon la référence.
Frédérique Hermine
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