Jeudi 26 Décembre 2024
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20.03.2013
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« Nous finissons les stocks et puis c’est terminé ! » En aparté pour « Terre de vins », le PDG et fondateur de Millésima, Patrick Bernard, a développé l’information qu’il a officialisée devant le monde de la production, du négoce et des journalistes spécialisés, réunis ce matin dans ses chais bordelais pour déguster le millésime 2011. Alors que le Château Latour, propriété de l’homme d’affaire François Pinault, a décidé l’an passé de sortir du système des primeurs – qui permet la vente exclusive de la production au négoce bordelais pour une mise sur le marché dix-huit mois plus tard environ – cette décision se traduit clairement comme des représailles.
Concrètement, Millésima a décidé, hier, de refuser les allocations de Latour 1995 et Forts de Latour 2005 que Château Latour comptait mettre sur le marché. « 95% de nos achats se font en primeurs, insiste Patrick Bernard. Tous nos meilleurs clients sont des acheteurs en primeurs. Les grands bordeaux se vendent d’octobre à mars et juste après nous avons la chance d’avoir les primeurs, un système que nous devons respecter et qui est une chance. Faire ce que Latour a fait l’an dernier est de la folie. Notre décision nous semblait donc nécessaire. »
En annonçant en 2012 qu’il sortait du système des primeurs, Château Latour a clairement heurté ce qu’il est convenu d’appeler « la place » de Bordeaux (le monde du négoce), qui lui rend aujourd’hui la monnaie de sa pièce. Un risque pour Latour si d’autres distributeurs décidaient eux aussi de le boycotter ? « Je ne le pense pas car certaines maisons ont donné leurs listings à Latour. Latour veut donc désormais traiter en direct avec nos clients », accuse Patrick Bernard. En l’état, les Latour en vente sur Millésima vont donc se raréfier. Les autres grands crus classés qui auraient la tentation de suivre la même voie sont ainsi prévenus…
Rodolphe Wartel
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