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Millésime Bio 2025 : Une édition stable et pleine de promesses

allées de Millésime bio

Millésime Bio 2024 ©Claire de Lune

Auteur

Yoann
Palej

Date

31.01.2025

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Malgré un contexte économique incertain, Millésime Bio a confirmé son statut de place de marché incontournable de la filière. Si le visitorat export a sensiblement baissé, 9500 visiteurs ont foulé les allées du Parc des Expositions de Montpellier, un signe que le bio continue de séduire et de trouver son public. Nous avons recueilli les témoignages de plusieurs vignerons...

Le parc des expositions de Montpellier a retrouvé un certain calme après trois jours intenses. Pour sa 32e édition, le salon Millésime Bio fait toujours figure de baromètre. « On était impatient de prendre le pouls du marché, explique Julien Zernott du Domaine du Pas de l’Escalette en Terrasses du Larzac. Nous sommes plutôt très satisfaits avec une belle dynamique. Nos clients ont répondu présent et en tant que régional de l’étape, nous avons eu beaucoup de locaux. » Une tendance confirmée par la plupart des exposants, comme Thomas Mangin du Domaine Torredemer Mangin en Roussillon : « Nous avons principalement fait affaire avec des professionnels francophones. Ce salon a plutôt un focus national versus Wine Paris à mon avis. » L’enchaînement de salons a parfois tendance à diluer le visitorat, notamment depuis l’apparition de plusieurs “Off” au même moment dans la région. Mais le bilan global semble positif pour les organisateurs. « Cette nouvelle édition a permis de démontrer ses capacités de résilience avec un visitorat à la fois fidèle et stable mais aussi très qualifié, ce qui correspond aux attentes de nos exposants, détaille Jeanne Fabre, présidente de la Commission Millésime Bio. C’est là que l’on voit tout le bénéfice d’un salon comme le nôtre, organisé par des vignerons pour des vignerons. » 

9500 visites dont 20% d’étrangers

Avec 9 500 visites en trois jours, le salon montpelliérain a rassuré quant à la dynamique de la filière. « Dans le détail, on retrouve 80 % de professionnels français et 20 % d'étrangers, dont beaucoup issus d’Europe du Nord, du Canada et même des États-Unis, prolonge Jeanne Fabre. En effet, ce sont des marchés où le bio a aujourd’hui le vent en poupe. » Au Clos Aguilem, à Saint-André-de-Sangonis, on est plutôt ravi : « On a eu une belle affluence et une fréquentation assez ciblée et efficace malgré le contexte, confie Andrew Jarvie. Ça nous a permis de renouer le contact avec des anciens clients et d’échanger avec des cavistes ou des prospects du circuit CHR, des Français bien sûr mais aussi avec quelques britanniques, belges et suédois. On a même validé deux commandes sur le stand. » Pour leur première participation à Millésime Bio, le Chêne Bleu (AOP Ventoux) se montre plutôt optimiste quant au suivi des prospects : « Certains contacts s'annoncent prometteurs. Je dois revoir certains acheteurs étrangers à Wine Paris, j'espère pour concrétiser une relation commerciale », confie Marlène Angelloz, la directrice adjointe. 

Le rêve américain grâce à l’agence Ad’Occ ?

Des synergies parfois spontanées mais aussi provoquées via la convention d’affaires des vins bio mise en place par l’agence Ad’Occ. Au total, ce sont 350 rendez-vous “BtoB” qui se sont déroulés entre 41 acheteurs internationaux venus de 18 pays et 82 entreprises régionales viticoles bio. « Les équipes ont déjà été informées d’une quinzaine de potentielles commandes réparties sur l’ensemble du vignoble d’Occitanie. Des commandes en provenance de 10 pays différents dont l’Australie, le Brésil, la Chine, les États-Unis, le Japon, la Pologne et le Royaume-Uni », résume Catherine Machabert, responsable du département marchés agroalimentaires et viticoles de l’agence. Une opération qui a porté ses premiers fruits auprès du Mas Combarèla d’Olivier Faucon : « Sur les cinq rendez-vous, il y a un qui avance bien, c’est un importateur américain de New-York qui est venu au domaine jeudi. Il a fait une petite sélection de domaines du Languedoc car il n’en a pas dans son portefeuille. » À long terme, le vigneron espère que cette connexion se concrétisera, non seulement par une commande mais aussi par un partenariat durable : « Je me suis également inscrit dans la démarche Ad'Occ pour participer au salon des vins d'Occitanie à New York début mars. C'est là que tout pourrait vraiment se jouer. » Si ces premiers contacts se concrétisent, le bio en Occitanie pourrait bien conquérir de nouveaux marchés. Mais, comme toujours, le vin n’échappe pas aux caprices de la politique commerciale. Reste à savoir si une nouvelle taxe Trump ne viendra pas freiner cette dynamique…