Nouvelle Expérience unique d’art contemporain chez Pommery

À l’occasion de l’ouverture de l’Expérience #18 au sein des majestueuses crayères de la Maison rémoise, Nathalie Vranken, nouvelle directrice générale du groupe Vranken-Pommery Monopole, a répondu à nos questions sur ce temps phare de la vie culturelle champenoise. 

Quelle est la genèse de ce projet, né en 2003 avec la toute première Expérience ? 

Nous avons souhaité nous inscrire dans les pas de la fondatrice de la Maison, Jeanne Alexandrine Louise Pommery, qui fut en son temps une mécène des arts. Pour le comprendre, il faut se pencher sur sa vie. Femme d’un grand dynamisme, elle va développer la Maison à l’étranger, notamment en Angleterre lorsque la France fut occupée après la chute du Second Empire. Son idée était de satisfaire les Anglais qui souhaitaient boire un vin frais et sec. C’est ainsi qu’elle va inventer la chaîne de production du champagne brut. Ses idées, comme celle de vendanger également à des dates très précises, étaient révolutionnaires. Cela lui vaudra d’être attaquée, certains mettant même en doute ses moyens et sa solvabilité. C’est pour faire taire ces rumeurs qu’elle se portera notamment acquéreuse du tableau Les Glaneuses de Millet, toile qu’elle offrira au Louvre (NDLR : l’œuvre dont le nom originel est « Des glaneuses » constitue aujourd’hui l’un des chefs-d'œuvre du musée d’Orsay). Par ailleurs, lorsqu’elle fit creuser ses caves, elle demanda à l’artiste Gustave Navlet de les orner de gigantesques bas-reliefs taillés dans la craie (il y œuvra pendant cinq ans) que purent découvrir les premiers visiteurs. Elle avait compris que l’art pouvait être porteur d’un message. 

Comment ces expériences prennent-elles vie ? 

La création d’une nouvelle « Expérience » procède d’un travail collégial. Fabrice Bousteau, commissaire de l’exposition et directeur artistique, est toujours à l’initiative, mais nous organisons ensuite l’accueil des artistes sur place pour pouvoir échanger avec eux et faire en sorte que leurs projets puissent être réalisables. Une grande majorité des œuvres qui sont présentées au public est produite par la Maison qui accompagne ainsi les artistes par une action de mécénat. Ces œuvres sont ensuite montées par les équipes Pommery. Chaque année, l’exposition s’articule autour d’un sujet, d’une réflexion. L’an passé, année du 150ᵉ anniversaire de la création du champagne brut par Mme Pommery, il s’agissait d’évoquer le Gigantesque, si caractéristique du domaine qu’elle a créé. 116 marches pour descendre dans les crayères qui se situent à 30 mètres de profondeur et constituent un réseau de pas moins de 18 km. Cette année, c’est le bruissement auquel participent les visiteurs qui est à l’honneur. Francis Bousteau explique que « Mélodies en sous-sol » est une exposition conçue comme une partition sonore et visuelle où les notes et les images expriment l’art des grottes ornées, mais aussi et surtout l’inspiration des artistes pour l’underground dans tous les sens du terme, de la musique et des sons !  

Pourriez-vous nous parler d’œuvres qui vous émeuvent particulièrement ?

Il est nécessaire de vivre avec les œuvres pour pouvoir ressentir leur force. J’avais découvert le travail de Pablo Reinoso il y a 8 ans en Argentine, et souhaitais qu’il puisse exposer au sein des crayères. Les visiteurs pourront ainsi découvrir Ivresse, une œuvre issue de la série des Garabatos et créée par l’artiste spécialement pour cette Expérience. Elle figure un banc en acier peint dont les formes sinueuses qui s’en échappent donnent le sentiment que ce dernier s’envole. L’artiste américain Tony Matelli nous interpelle également avec ses sculptures très détaillées et ressemblantes comme cette Figure (with strawberries) qui nous surprend en se parant de fraises. De son côté, Anina Major, lauréate du prix Pommery à l’Armory Show de New-York, évoque ses racines de migrante des Bahamas. Elle a réalisé un travail formidable autour du tressage de paniers, de chapeaux, mais aussi de création de céramiques, le tout présenté sur des étals posés sur du sable à la manière dont les vendait sa grand-mère. Une œuvre qui nous questionne notamment sur la notion de transmission.

Toutes ces œuvres sont à découvrir au cours d’un parcours d’un kilomètre au cœur des crayères de la Maison Pommery jusqu’au 20 septembre 2025.

www.pommery.com