Mercredi 2 Avril 2025
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01.04.2025
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Comme chaque année, le célèbre guide rouge a mis en scène hier la remise de son palmarès. Depuis Metz, une pluie d’étoiles, de l’émotion et deux grands chefs sur le toit du monde.
Pour ses 125 ans, le guide gastronomique le plus célèbre du monde se devait d’être à la hauteur. Et force est de constater que la cérémonie de remise des prix et étoiles a tenu toutes ses promesses. Plus que d’autres années encore, l’émotion fut ici le fil rouge. Évidemment en premier lieu, celle du moment le plus attendu, l’annonce des 2 nouveaux chefs trois étoiles. Christopher Coutanceau à La Rochelle retrouve ainsi le Graal perdu il y a trois ans et remplit le défi qu’il s’était fixé « retrouver le top 14 ! ». L’autre heureux lauréat, Hugo Roellinger, a quant à lui rayonné par sa force tranquille, laissant son épouse prendre la parole, elle qui travaille à ses côtés depuis 7 ans. Un moment de communion très fort où cette dernière a souhaité honorer les valeurs notamment d’intégrité de ce brillant chef qui, après son père, inscrit son nom au panthéon des plus grands cuisiniers du monde. Ces deux nouveaux entrants dans le cercle fermé des restaurants trois étoiles porte à 29 le nombre d’établissements ainsi récompensés en France. Le pays demeure d’ailleurs le plus étoilé au monde. Mais de nombreux autres moments d’émotion ont émaillé les près de deux heures de cérémonie. L’hommage sobre de Gwendal Poullennec, Directeur international des guides Michelin, à Michel Guérard décédé l’an dernier. Évoquant « plus qu’un cuisiner, un poète », l’assemblée a chaleureusement applaudi celui qui fut dans les années 1970 l’un des hérauts de la nouvelle cuisine avec quelques autres (Bocuse, Chapel, Senderens, Troisgros…), faisant alors entrer la gastronomie française dans une autre dimension. Emotion encore lors de la remise du prix Michelin du chef mentor à l’immense Bernard Pacaud, chef trois étoiles de l’Ambroisie à Paris depuis 1988. Celui qui, orphelin, fut recueilli par la mère Brazier et initié à la cuisine, a ainsi porté haut la notion de transmission à son tour au cours de plus de 4 décennies aux fourneaux.
Au total, ce ne sont pas moins de 9 chefs qui ont obtenu une deuxième étoile, dont 2 se trouvent à Bordeaux. Philippe Etchebest avec sa Maison Nouvelle ainsi que Bertrand Noeureuil pour son restaurant l’Observatoire au Gabriel. Côté nouveaux promus à 1 étoile, 78 établissements obtiennent cette année cette prestigieuse distinction. Parmi celles qui pourront être découvertes lors d’une escapade dans le vignoble, citons l’Auberge de Clochemerle à Vaux-en-Beaujolais, l’Arbane du chef Philippe Mille à Reims qui confirme ici tout le talent qu’il avait démontré pendant de nombreuses années aux Crayères dans la Cité des Sacres. Les Rémois peuvent d’ailleurs s’enorgueillir de compter également une autre nouvelle table étoilée, celle du Millénaire. La Corse n’est pas en reste avec ses deux nouveaux étoilés, Finestra by Italo Bassi à Bonifacio et Le Charlie à Porticcio. Côté Languedoc, citons le restaurant Monique à Calvisson non loin de Sommières, Ebullition à Montpellier ou bien encore le restaurant Fario à Céret dans le Roussillon. Autres belles adresses à conserver précieusement, Freia mais aussi Omija à Nantes, la Pomme d’or à Sancerre ou bien encore Amicis à Bordeaux.
Plus généralement, le nombre de restaurants obtenant une étoile verte en récompense de leur engagement pour une gastronomie durable (favorisant notamment les approvisionnements locaux) atteignent désormais la barre symbolique des 100 avec 10 nouveaux promus. Ce qui en fait la plus grande concentration parmi les pays où opère le guide Michelin. Enfin, parmi les différents prix remis, notons le prix du meilleur sommelier décerné conjointement à Maéva Rougeoreille qui veille sur une cave de 3500 références au restaurant Ebullition de Montpellier mais aussi à Jean Dumontet, compagnon de route de 25 ans du chef Frédéric Doucet à Charolles en Bourgogne. Bravo à tous !
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