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Patrick Jourdain prend la présidence du Syndicat des Cavistes Professionnels

Patrick Jourdain (au centre) entouré du conseil d'administration du SCP.

Auteur

Laura
Bernaulte

Date

27.05.2019

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Élu le 20 mai dernier lors de l’assemblée générale du SCP au château de Corcelles en Beaujolais, le caviste en Auvergne-Rhône-Alpes succède à Yves Legrand (Chemin des Vignes, Issy), désormais président d’honneur. Il ne manque pas d’idées et d’énergie pour œuvrer toujours plus pour la reconnaissance et la défense du métier de caviste, comme il le réaffirmait avec force lors de son discours. Morceaux choisis.

Le nom de Patrick Jourdain parle à bien des cavistes. Et pour cause, le nouveau président du SCP n’est pas un petit nouveau dans le milieu. A la tête des « Caves Max Jourdain » à Cusset dans l’Allier (03) depuis les années 1980 et de « la Cave des Vins Girard » à Thiers dans le Puy-de-Dôme (63) depuis 2010, ce passionné, qui a déjà été vice-président de la Fédération Nationale des Cavistes Indépendants de 2000 à 2006, puis co-président de 2006 à 2012, a fait partie des membres fondateurs du SCP en 2011 et en a été le vice-président durant quatre ans, jusqu’à en prendre aujourd’hui la présidence.

Qu’est le SCP et quelles sont ses missions?
Le SCP n’est pas une association bacchique (même si de temps en temps nous avons des moments de convivialité, comme lors de notre AG !) mais un syndicat patronal né en 2011. Il regroupe près de 1380 points de vente, soit 22% de la profession au total, pour 70% réseaux de cavistes et 30% indépendants. La force du SCP, c’est cette alliance, car l’union fait la force ! Le SCP est chargé de représenter la profession et de défendre ses intérêts là où en général les choses sont floues ou complexes, où on ne sait pas trop ce qui se passe : ministères, organisations de branches, administrations obscures qui ont des pouvoirs (y compris de nuisance) qu’on ne soupçonne pas. Ce travail de l’ombre est difficile, il implique de la méthode, de la rigueur et souvent le résultat n’est pas tangible pour le caviste lambda car il n’en dégage pas un intérêt direct. Par contre il va en bénéficier grâce aux lois et aux attentions qu’on aura réussi à attirer vers notre métier, comme j’ai pu le faire déjà, sous une autre carte collective, lors de la réforme des Douanes.

Depuis sa création, le SCP a déjà de belles réalisations et victoires à son actif pour valoriser le métier. Qu’en est-il des chantiers à venir ?

Notre métier change pour diverses raisons, changement de mode de vie qui entraîne une baisse de la consommation de vin quotidienne, pressions et mesures des pouvoirs publics contre l’alcool, achat sur internet, applications smartphone, émergence de la bière avec la multiplication des brasseries artisanales, la vente d’alcool avec des nouvelles modes, la mondialisation… Nous nous devons d’être en veille stratégique pour réagir rapidement à des changements de comportements, voire peut-être les créer nous-mêmes. Pour cela, nous devons continuer à nous investir dans les relations avec les pouvoirs publics, ce que nous faisons déjà avec la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (MILDECA) placée auprès du Premier ministre, qui anime et coordonne l’action, les réflexions en cours sur les licences, dans les institutions qui fixent les conventions collectives, les grilles de salaires… C’est d’ailleurs sans doute grâce à ce travail de fond mené depuis quelques années que nous avons obtenu un siège au Conseil Spécialisé Vin et Cidre de FranceAgrimer, ce qui constitue une véritable reconnaissance du caviste en tant que commerçant spécialisé et professionnel. Je représenterai d’ailleurs à la séance du Conseil le 11 juin prochain.
Dans un autre domaine, l’un des succès du SCP est le concours du meilleur caviste de France, que nous avons relancé depuis 2014. Nous allons dès le mois de septembre relancer la commission du Concours du Meilleur Caviste, qui est un moyen de faire reconnaître notre métier et de le promouvoir activement grâce aux retours médiatiques. Mais si le concours est un des moyens de tirer la profession vers le haut, nous devons aussi le faire par la formation. Elle doit être l’affaire de nous tous en s’investissant dans les différents organismes de formations et en n’hésitant pas à prendre des stagiaires ou à envoyer nos collaborateurs ou nous-mêmes parfaire nos connaissances ou découvrir des nouveaux horizons.

Il semblerait même que les ambitions du SCP dépassent les frontières françaises…
Nous avons rencontré le mois dernier, à l’occasion de l’Assemblée Générale de la Fédération des Cavistes Indépendants à Bordeaux, les présidents des cavistes italiens qui souhaitent que nous puissions construire une association européenne de cavistes, pour échanger sur notre métier et voir les évolutions législatives respectives dans nos pays ou au niveau de l’Europe. Ils étaient eux-mêmes en Assemblée générale en même temps que nous, et nous ont adressé un message de soutien. Il faut voir si on peut s’unir pour être plus forts, faire des choses ensemble, et aller influencer plus loin que chacun dans son pays, par exemple à Bruxelles. Cela se fera-t-il et sous quelle forme… seul l’avenir nous le dira !