Jeudi 21 Novembre 2024
Sélection sylvaner
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Date
06.11.2024
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Implanté en Alsace depuis le XVIIIe siècle, le sylvaner, à l’image du carignan au sud, s’est vu encensé puis décrié par les foules qu’il abreuvait. Aujourd’hui, à rendements contrôlés, il renaît métamorphosé. Fils du traminer et du gouet, il offre aujourd’hui complexité, nuances alléchantes et, pied de nez aux derniers détracteurs, se plie aux nouvelles tendances
La robe blanc vert hume la poire croquante et la pomme acidulée matinées d’un rien de poivre blanc. La bouche ne manque pas de gourmandise avec son jus frais qui retrouve les chairs onctueuses. Il y a ce dynamisme engendré par l’impression de douceur qui s’oppose au croquant, une énergie qui ajoute un trait amer pour encore s’amplifier et combler le palais d’un plaisir continu soutenu par un minéral salin. Un vin sec issu de vignes de 65 ans, élevage de 5 mois sur lies fines.
On s’attendrit devant la robe d’or pâle, on prend beaucoup de plaisir à respirer le parfum discret du citron jaune ombré de poivre blanc. La bouche succombe sous le charme des dentelles minérales colorées de mandarine et de santal, s’agenouille devant le fruit mûr d’où sourd le miel, se délecte des friselis amers de la réglisse au plaisir rafraîchissant. La fermentation demande une dizaine de semaines, l’élevage sur lies en foudre 9 mois, suivis de deux ans en bouteille.
Un sylvaner tendre qui avoue ses 10 g de sucre et n’hésite pas à nous offrir des notes confites d’abricot, de mirabelle et de bigarreau. La bouche nous enchante d’emblée avec cette ampleur, son toucher caressant, cette gourmandise aux arômes de poire et de pêche aux accents anisés et miellés, bien contrastés par une fraîcheur croquante. Les raisins sont pressés entiers. Élevage en foudre sur lies.
Les vignes ont 60 ans et poussent entre 250 et 300 mètres d’altitude dans des sols calcaires. De leur jus naît un vin doré qui ne voit pas le soufre et aime nous parler de tartes à la rhubarbe et à la mirabelle, de crème de citron. Quant à la bouche, elle se montre minérale, bien fraîche, tendue, elle rappelle les fruits sentis tout en y ajoutant la rondeur des chairs confites, la gourmandise des crèmes acidulées. Pressurage de 4 heures en grappe entière, élevage de 12 mois sur lies fines.
La robe ne trompe pas, elle arbore un orange pâle du plus bel effet. Le nez rappelle l’agrume, mandarine et orange sanguine mélangées d’abricot, on reste dans le ton. La bouche étonne avec son fond légèrement tannique, sa fraîche amertume de zeste, sa densité, son développement épicé et son assise minérale. Une légère douceur fruitée apporte de la gourmandise. Récolte manuelle, éraflage partiel et cuvaison de 14 jours. Fermentation en cuve inox.
Rubis ou rosé un rien corail, la couleur laisse le choix et certes surprend. Et oui, le sylvaner à baies sombres existe et a même été très employé en un temps où le vin manquait. Aujourd’hui, des plus rares, il offre son originalité fruitée aux papilles intriguées. Les goûts de fraise des bois, de cerise et de framboise s’entourent d’un léger fumé, puis se lovent dans une fraîcheur des plus rafraîchissantes. Ce vin nature en vendange manuelle macère une semaine.
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