Jeudi 26 Décembre 2024
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25.09.2013
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Suite à la publication par le magazine Que Choisir d’une enquête portant sur les résidus de pesticides dans le vin, de nombreuses réactions se sont fait entendre, dans les médias comme sur les réseaux sociaux. Le débat fait rage.
92 vins testés, des vins bios comme des vins « de marque » produits en quantité massive, et un résultat accablant : 100% des échantillons analysés contiennent des résidus de pesticides, allant du minime au très inquiétant, certains contenant même des traces de molécules normalement interdites. C’est le résultat d’une enquête menée par le magazine Que Choisir, publiée ce mois-ci et qui provoque, depuis hier, une tempête dans un verre… de vin.
Hier, nos confrères de Sud-Ouest reprenaient l’essentiel des conclusions de l’enquête, assorties des éclairages du journaliste César Compadre, notamment s’agissant de l’impact de ces résidus de pesticides sur la santé des consommateurs (et sur celle des travailleurs de la vigne). Dans la foulée, plusieurs blogueurs comme Vincent Pousson ou Antonin Iommi-Amunategui ont apporté leur propre lecture de cette étude, de ses conclusions, de la façon dont les médias s’en sont emparés ou des possibles effets que cette nouvelle polémique pourrait avoir sur la filière vin. Et cela, sans compter les nombreuses discussions – enflammées – que cette étude a provoquées sur les réseaux sociaux. « Terre de Vins » recueille actuellement les témoignages d’acteurs directement en prise avec le sujet et apportera très prochainement sa pierre au débat.
En attendant, une voix se fait entendre, toujours dans les colonnes du quotidien Sud-Ouest : celle de l’oenologue bordelais Pascal Chatonnet, consultant pour de nombreuses propriétés et à la tête du laboratoire d’analyses Excell. Il commence par minimiser l’impact de cette étude en soulignant que les « résidus trouvés dans les 92 vins analysés ne représentent pas de danger pour la santé du consommateur. Il s’agit de quantités infinitésimales. Aucune inquiétude en termes de toxicité ». Avant d’apporter quelques nuances : « ce qui n’empêche pas de faire évoluer les pratiques pour tendre vers le zéro résidu. Je comprends que certains soient choqués, même si cette information n’est pas une nouveauté […] Via nos historiques d’analyses, je note de moins en moins de résidus de traitements dans les vins. Mais la profession ne prend pas assez à bras-le-corps ce sujet. Je connais des producteurs ignorant ce qu’est une limite maximale de résidu (LMR), l’unité de référence en la matière ».
Cette question des LMR, déjà mise sur le devant de la scène il y a quelques mois par le même Pascal Chatonnet, va-t-elle sensibiliser les acteurs de la filière ? Ce nouvel emballement médiatique est-il annonciateur d’une prise de conscience collective sur le recours aux pesticides, leur encadrement et leur impact réel, pas seulement dans le vin, mais dans tous les compartiments de notre alimentation ? Le débat ne fait certainement que commencer.
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