Dimanche 22 Décembre 2024
©Y. Palej
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Date
27.02.2024
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Fruit de la fusion des coopératives de Castelbarry (Hérault) et de Saint-Maurice-de-Cazevieille (Gard), l’entité Piémont Causses & Cévennes entend mutualiser les compétences techniques, commerciales et économiques des deux caves. Un rapprochement original par la distance mais qui fait sens après dix années côte à côte.
« Ce qui nous lie nous fait grandir ! » Le slogan a de l’allure. Au moins autant que la nouvelle entité Piémont Causses & Cévennes qui représente aujourd’hui 270 vignerons coopérateurs sur 2400 ha de vignes (dont 650 en bio) et un CA consolidé de 20M€. Malgré ces chiffres, la fusion entre les caves coopératives de Castelbarry, à Montpeyroux (Hérault) et de Saint-Maurice-de-Cazevieille (Gard) n’est pas qu’un « coup » économique mais bien un pacte coopératif, éthique et durable ancré sur deux territoires viticoles, dans le respect de l’ADN de chacun. « On a des affinités depuis bien longtemps, détaille Romain Rigon, président du CA de la nouvelle entité, rencontré à Wine Paris. On partage des valeurs communes, celles de la coopérative bien sûr, et des valeurs de RSE puisque nous sommes sous le label Vignerons Engagés depuis 2014. » Innovante et ambitieuse, cette fusion a surpris bien du monde, notamment par la distance (une centaine de kilomètres) qui sépare les deux caves, mais pas les principaux intéressés : « On pourrait s’en étonner mais finalement, à y regarder de plus près, vous avez deux structures adossées au patrimoine mondial de l’UNESCO Causses & Cévennes avec d’un côté Castelbarry qui est sur le piémont du Larzac et de l’autre St Maurice, sur le piémont des Cévennes. L’idée, c’est de continuer au travers de la nouvelle structure à valoriser chaque territoire. C’est pour cela qu’on a créé une coopérative à sections, on a bien identifié les deux entités territoriales parce qu’on veut continuer à travailler dessus. »
Une gamme qui se complète avec des AOP d’assemblage et des vins de cépages en IGP Cévennes
Une seule coopérative où chacun garde son identité, sa gamme et ses propres sites. « Bien sûr, on va mutualiser certaines choses et on va mettre en place des arbitrages mais les sites vont être conservés car contrairement à des fusions de sauvetage, ici c’est une fusion par le commerce, prolonge Romain Rigon. On va même travailler à l’optimisation des sites existants. Castelbarry a aujourd’hui un site de stockage aux normes, très moderne que l’on n’a pas à Saint-Maurice. L’idée c’est d’arriver à centraliser le site de conditionné sur Montpeyroux avec la mise, le stockage et les expéditions. » La fusion vaut également par l’aspect commercial avec des gammes qui se complètent : « Entre les Languedoc d’altitude de Castelbarry, catégorisés AOP d’assemblage et les IGP Cévennes de Saint-Maurice, souvent vins de cépages avec beaucoup de bio, il y a une vraie logique commerciale. » Les effets ont d’ailleurs été immédiats lors des rendez-vous commerciaux de la rentrée : « Que ce soit à Millésime Bio ou à Wine Paris, on a senti un vrai engouement de la part des clients qui semblent enthousiastes à l’idée de bénéficier dans une même entité de vins du présent et de l’avenir ! » D’autant que la fusion permet également à chaque entité de bénéficier des réseaux commerciaux de l’autre et de se positionner sur des marchés complémentaires. Cerise sur le gâteau, avec désormais trois Vilavigne en sa possession, Piémont Causses & Cévennes assoit sa position sur le marché local et la vente directe.
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